Le régime ivoirien nie avoir violé l’embargo sur les armes


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Les autorités ivoiriennes réfutent catégoriquement les allégations d’un rapport des Nations unies, les accusant formellement de tenter de reconstituer leur flotte aérienne, en violation de l’embargo sur les armes décrété le 15 novembre 2004 par le Conseil de sécurité de l’ONU contre la Côte d’Ivoire.

« Le pouvoir n’a pas procédé à la réparation de la dizaine d’aéronefs détruits le 6 novembre 2004, à Yamoussoukro et à Abidjan, par la force française licorne, en représailles au bombardement par l’aviation gouvernementale d’une de ses bases à Bouaké faisant neuf morts dans ses rangs », a déclaré à la presse Bertin Kadet, le conseiller pour la Défense du chef de l’Etat ivoirien.

Rédigé par un groupe de trois experts onusiens, le rapport qui a été remis le 14 novembre dernier au Conseil de sécurité de l’ONU, est particulièrement accablant pour les autorités ivoiriennes.

« Depuis novembre 2004, le gouvernement ivoirien a cherché à réparer, entretenir et reconstituer la Force aérienne de Côte d’Ivoire (FACI) par volonté politique de disposer d’une force aérienne qui lui procurerait un avantage militaire que les Forces nouvelles n’ont pas », indique le rapport qui précise que huit Bélarusses et deux techniciens aéronautiques ukrainiens sont actuellement employés pour l’y aider.

La vigilance de l’ONUCI en cause

Les experts onusiens affirment aussi que pendant toute la durée de leur mandat, les rapports des équipes d’observateurs militaires de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) ont régulièrement fait état de la présence de techniciens étrangers travaillant sur différents appareils endommagés.

Ils ont souligné avoir eux-mêmes, vu cinq techniciens bélarusses travailler sur un Antonov, à l’occasion d’une de leurs visites de terrain, en mai et août derniers, à l’aéroport d’Abidjan.

Ils ont mis en cause l’ONUCI dont la vigilance a été prise en défaut, dans la mesure où, selon eux, l’Etat-major des Forces de défense et de sécurité (FDS), en violation d’un accord lui interdisant d’armer un aéronef, avait apprêté son MI-24 P pour aller bombarder de prétendus assaillants à Anyama, dans la banlieue abidjanaise, le 24 juillet dernier.

« C’est sans consulter le Comité du Conseil de sécurité que l’ONUCI avait pris à l’époque la décision d’autoriser le transport de ces appareils à Abidjan en janvier et mars 2005 et les essais au sol du MI-24P. Il en est résulté une confusion générale en Côte d’Ivoire et dans la sous-région sur le statut des appareils concernés et de leur réparation au regard de larésolution 1572 », regrette le rapport.

Le rapport demande une surveillance accrue

Le rapport de l’ONU a noté avec satisfaction que l’embargo a eut un « impact certain » sur les efforts déployés par les autorités ivoiriennes qui souhaiteraient se procurer à l’étranger des pièces détachées et des informations techniques.

Par ailleurs, le groupe d’experts a recommandé une « surveillance accrue » sur le terminal fruitier du port d’Abidjan qui, selon lui, est « manifestement un lieu stratégique de déchargement de matériel militaire ».

Les trois experts de l’ONU ont signalé qu’ils s’en remettront au Comité de sanction pour déterminer si les faits exposés dans leur rapport constituent des cas flagrants de violation de l’embargo.

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