Le prix Mohammed-Dib 2020 décerné au grand reporter Mustapha Benfodil  


Lecture 2 min.
Mustapha Benfodi,  écrivain et journaliste au quotidien algérien francophone El Watan : l'opinion en Algérie s'approprie enfin l'espace public.
Mustapha Benfodi, écrivain et journaliste au quotidien algérien francophone El Watan : "l'opinion en Algérie s'approprie enfin l'espace public".

Le jury de la 7e édition du prix Mohammed-Dib, organisée par l’association « La Grande maison », a récompensé, entre autres, pour la langue française, Mustapha Benfodil pour son roman « Body Writing. Vie et mort de Karim Fatimi, écrivain (1968-2014) », paru en Algérie chez [barzakh] en 2018 et publié en France sous le titre « Alger, journal intense », chez Macula en 2019. 

Ce prix vise, rappelons-le, à encourager les écrivains algériens d’expressions arabe, amazighe et française, et à motiver la créativité littéraire chez les jeunes dans les trois langues. « Très ému de recevoir le Prix Mohammed Dib pour mon roman « Body Writing ». Je dédie ce prix à mon frère Khaled Drareni ainsi qu’à tous les prisonniers politiques et les détenus d’opinion. Leur place n’est pas en prison ! », a déclaré Mustapha Benfodil.

Le journaliste a également profité l’occasion de remercier « tous les membres du Jury présidé par l’écrivain Mohamed Sari ». « Je voudrais dire également tout ce que je dois à mon ami le metteur en scène Kheireddine Lardjam de la Compagnie El Ajouad qui a monté mes pièces « Les Borgnes », « End/Igné » et « Fièvres » (…) On écrit dans le noir, et vous êtes la lumière à l’autre bout du tunnel », dixit notre confrère.

Contacté par la rédaction d’Afrik.com, le grand reporter du quotidien francophone El-Watan n’a pas manqué d’aborder « le génie du Hirak », mouvement populaire né le 22 février 2019. Selon lui, « il est sans doute la réappropriation de l’espace public, duquel l’algérien est privé depuis presque un demi-siècle. En tout cas, moi, je n’ai pas vu venir le mouvement du 22 février 2019, de telle ampleur, quoique le réservoir de la colère et le bouillonnement soient là, exprimé à travers des contestations enclenchées, à l’ère même du mouvement « BARAKAT » (Y en a marre) en 2014 ».

Et d’enchaîner : « Je tiens à souligner également que le Hirak, en tant que mouvement populaire et social, nous a appris beaucoup de choses : Le courage et la résistance ! Justement, la leçon du courage permanent qu’on retient tous les vendredis et mardis des algériens, en l’occurrence Khalti Baya qui ne rate aucune manifestation, malgré son cancer en stade terminal, fait que le Hirak soit intact, il résiste encore, » et ce malgré son arrêt pour cause du Covid.

Interrogé sur l’avenir du Hirak, l’un des témoins oculaires du mouvement ironise par l’un des slogans phares, scandés durant les manifestations : « N’kamlou biha ghire b’Silmya (rire) (On continuera notre Hirak avec pacifisme) ».

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News