Le Président français prêt à retirer ses hommes de Côte d’Ivoire…


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Le chef de l’Etat français, en visite officielle au Sénégal, a annoncé qu’il retirerait ses 5 000 soldats de Côte d’Ivoire si « les responsables africains (…) le demandent ». Jacques Chirac a par ailleurs réitéré sa volonté de voir naître une taxe internationale pour aider les pays pauvres à se développer et souligné les efforts qu’il comptait faire pour préserver les forêts du Bassin du Congo.

Combien de temps encore les troupes françaises resteront en Côte d’Ivoire ? Apparemment, la décision reviendra aux « responsables africains ». Le Président français Jacques Chirac, en visite depuis mercredi et jusqu’à vendredi matin au Sénégal, a en effet expliqué que ce n’est que dans ce contexte que partiront les quelque 5 000 soldats de la Force Licorne, sous mandat de l’Organisation des Nations Unies (Onu). Le chef de l’Etat français a par ailleurs de nouveau plaidé pour la création d’une taxe internationale pour développer les pays pauvres et souligné que la France était déterminée à participer à la préservation des forêts du Bassin du Congo.

C’est à la communauté internationale de choisir

Jacques Chirac aurait évoqué la question de la Force Licorne en Côte d’Ivoire en début de semaine avec son homologue sud-africain Thabo Mbeki. Selon les propos rapportés par l’agence de presse Reuters, il a déclaré que « si on ne voulait pas que la France reste là-bas, on ne resterait pas (…). Et ce n’est pas l’Onu qui dira ça, ce sont les Africains (…), à commencer naturellement par le gouvernement ivoirien ». Il a alors précisé : « Nous ne sommes pas en train de conquérir la Côte d’Ivoire. »

Jeudi matin, le chef de l’Etat français a confirmé ce qu’il avait confié au Président de la nation Arc-en-ciel. « Si l’on demande à la France de maintenir Licorne, nous examinerons cette demande de manière positive à condition que les responsables africains nous le demandent », a-t-il souligné. Il a ajouté que « Nous n’avons pas l’intention de rester si nous ne sommes pas souhaités (…). Nous ne resterons pas pour nous imposer, que les choses soient claires ».

Ces déclarations induisent que tout départ des soldats français serait exclusivement conditionné par un souhait des Africains. Mais une source officielle assure que ce n’est pas ce que le Président français a voulu signifier. « Ce que le Président a voulu dire, c’est que la France est présente en Côte d’Ivoire sur demande de la communauté internationale, qui comprend notamment l’Onu, mais aussi l’Union africaine, la Cedeao (Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest, ndlr) et des chefs d’Etat Africains. Depuis deux ans que les soldats sont en Côte d’Ivoire, aucun membre de cette communauté ne nous a demandé de partir. Il n’y a pas de raison pour que cela change. »

Jacques Chirac relance l’idée d’une taxe internationale contre la pauvreté

Autre point fort des déclarations de Jacques Chirac, ses déclarations quant à la mise en place d’une taxe internationale destinée à aider les pays pauvres à se développer. Une taxe qui pourrait générer 50 milliards de dollars par an, « une goutte d’eau » si l’on prend en compte les échanges commerciaux. Son initiative, combattue par les Etats-Unis et en concurrence avec la Facilité financière internationale proposée par le Royaume-Uni, est soutenue par le Président sénégalais Abdoulaye Wade.

Jacques Chirac s’envolera, vendredi matin pour Brazzaville (Congo) afin d’assister au Sommet des chefs d’Etat d’Afrique Centrale (4 et 5 février), axé sur la conservation et la gestion durable des forêts du Bassin du Congo, deuxième plus grand réservoir de biodiversité du monde après l’Amazonie (Brésil). La France devrait revenir sur l’écocertification, une mesure que l’Hexagone voulait appliquer en 2010. Son objectif est que les marchés publics achètent exclusivement du bois dont la traçabilité a été clairement définie pour éviter les transactions de coupes illégales de bois.

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