Le premier vaccin contre le paludisme d’ici 2015


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Des résultats « encourageants » du groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) rendus publics ce mardi 8 octobre prévoient les essais d’un vaccin expérimental anti-paludisme d’ici 2015. Les premiers bénéficiaires devraient être les enfants d’Afrique sub-saharienne.

Un vaccin anti-paludisme d’ici 2015, c’est fort possible. C’est la conclusion des dernières études cliniques réalisées par le groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) qui compte demander l’an prochain l’autorisation de commercialiser le premier vaccin contre le paludisme. Bien que ces résultats soient « encourageants », les scientifiques appellent tout de même à la prudence.
Le paludisme ou la malaria reste essentiellement l’une des maladies les plus meurtrières chez les enfants du continent africain. Mais l’expérimentation du vaccin RTS,S qui a nécessité 18 mois de suivi devrait dans les prochaines années venir à bout de la maladie. Les nouveaux résultats de l’étude de plus de 65 000 enfants africains vaccinés par le RTS,S ont été communiqués ce mardi 8 octobre dans le cadre de la conférence panafricaine « Multilateral Initiative on Malaria » (Initiative multilatérale sur le paludisme), qui se tient jusqu’au 11 octobre à Durban (Afrique du Sud).

Sauver les enfants africains

18 mois après les premières injections du RTS,S, les résultats affichés répondent à l’exigence des scientifiques : trouver un remède au paludisme. Lucas Otindo du Kenya Medical Research Institute/Walter Reed Project, l’un des principaux responsables de l’étude, indique avoir constaté une efficacité vaccinale chez les nourrissons ; de 46% pour ceux âgés entre 5 à 17 mois et 27% pour les 6 à 12 semaines, lors de la première injection. L’étude enregistre 56% de réduction des crises de paludisme pour le premier groupe d’enfants et de 30% pour le second.

Précaution avant la demande d’autorisation

Le résultat est bien flatteur, mais les chercheurs veulent prendre beaucoup plus de précaution en ce 8 octobre, date de la publication de l’étude à Durban. Car pour l’heure, le texte ne prend en compte que les enfants ayant effectué jusqu’au bout les vaccinations prévues. Et que le taux d’efficacité se révèle plus faible pour l’ensemble des enfants retenus pour l’étude, parmi lesquels plusieurs ont interrompu leur participation.
Mais son pourcentage de 50% n’est qu’encourageant, mais loin d’être efficace. Comparé à d’autres méthodes, comme l’utilisation d’une moustiquaire imprégnée d’insecticide qui est resté élevée chez les participants (soit 78% à 86% selon les groupes), le vaccin devrait subir d’autres études poussées.

Le RTS,S se confirme donc comme une méthode avancée, en terme d’expérimentation. Ainsi, le GSK compte demander l’autorisation de commercialisation à partir de l’année prochaine. « Ce qui est très bien avec ce vaccin, ce qu’il est efficace partout. On a comparé tous les pays qui ont participé à l’étude, et il marche aussi bien dans la forêt équatoriale gabonaise, où il y a du paludisme toute l’année, que dans le nord du Burkina Faso, où c’est seulement trois mois par an », assure la professeur Bertrand Lell, co-directeur du Centre de recherches médicales de Lambaréné (Gabon).

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