Le miracle de Candeal


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Le miracle de Candeal, la dernière œuvre du cinéaste espagnol Fernando Trueba, sorti le 13 juillet dans les salles françaises, est un véritable hymne à la découverte des rythmes et traditions de Salvador de Bahia, au Brésil. Mais c’est aussi la découverte, à la suite du pianiste cubain Bebo Valdès, de l’œuvre, musicale et sociale, du percussionniste brésilien Carlinhos Brown, dans la favela de Candeal.

Le miracle de Candeal, en salle depuis mercredi 13 juillet dans l’Hexagone, devrait vous donner le ton et la cadence en cette double période estivale et année du Brésil en France. Le réalisateur espagnol, Fernando Trueba, en prenant pour prétexte le retour aux sources, au Brésil, du légendaire pianiste cubain de 85 ans, Bebo Valdès, nous fait découvrir l’œuvre musicale et sociale du célèbre percussionniste brésilien Carlinhos Brown.

A Salvadaor de Bahia, là où l’expression de l’africanité du Brésil est la plus perceptible, la favela de Candeal est le fief de l’artiste brésilien depuis plus de 20 ans. Grâce à la musique, Brown donne figure humaine à ce quartier défavorisé et lui ofrre une dimension artistique exceptionnelle. Les piliers de son action : un projet de développement communautaire, dénommé ‘Ta Rebocado’, dont les principaux acteurs sont les habitants du quartier, l’unique conservatoire brésilien de musique populaire qui porte le nom de Pracatum, dont l’accès est gratuit pour 200 talents en friche, et le Candyall Guetto Square, une salle de concert de 2 500 places.

A la découverte d’une des nombreuses facettes de la musique brésilienne

Au rythme des projets de la favela et sur les pas de Bebo Valdès, le père du Batanga et du célébrissime Jésus « Chucho » Valdes, vous découvrirez, plus vivaces que jamais, les pratiques traditionnelles bahianaises héritées de lointains ancêtres yorubas. De quoi vous faire frémir de nostalgie, vous, fils de la diaspora. Mais surtout, vous découvrirez l’une des nombreuses facettes de la musique brésilienne qu’a inspirée Bahia et plus particulièrement celle de l’artiste surdoué rebaptisé, en 2003, « Carlito Marrón » (du nom de son dernier album, latin Grammy du meilleur album pop contemporain en 2004). Le miracle de Candeal n’est, en effet, rien d’autre qu’une fenêtre sur la musique de Carlinhos Brown et de celle des grands ambassadeurs de la musique bahianaise que sont Gilberto Gil, actuel ministre brésilien de la Culture, le chanteur et compositeur Mateus, qui a créé le groupe Os Tincoas, Caetano Veloso, musicien et poète, ou encore la très en vogue Marisa Monte. La bande originale de ce documentaire, un peu décousu il faut le dire, est exceptionnelle : Zambie Mameto de Carlinhos Brown et de Mateus a été désignée meilleure chanson originale au Goya 2005, les trophées du cinéma espagnol.

Et la percussion en est le cœur. Tout est percussion et les possibilités sont illimitées. Produite par les enfants, qui se livrent à un exercice musical sous la houlette du maestro Brown, œuvre des Hip Hop Roots, groupe qui mêle percussions et violons, ou encore prestation du Timbalada, ensemble composé de 200 percussionnistes créé par l’artiste brésilien, la percussion vous porte et vous transporte à la rencontre d’une musique et d’une culture à jamais imprégnées d’Afrique. Au total, mélomane très averti, Fernanado Trueba, à qui l’on doit, entre autres, Calle 54 (2000) et Belle époque (1992, oscar du meilleur film étranger), nous propose ici, avec Le Miracle de Candeal, un bel intermède musical, un « film musical social », selon ses propres termes, qui vaut bien que vous restiez deux heures et six minutes enfermé dans une salle de cinéma.

‘Le Miracle de Candeal’

Film documentaire de Fernando Trueba avec Carlinhos Brown et Bebo Valdès – www.colifilms.com

Sortie française : 13 juillet 2005

Durée : 2h06mn

La B.O.F du film est disponible depuis le 4 juillet

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