Le Maroc flirte avec Israël : Mohammed VI est-il toujours l’avocat de la Palestine ?


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Mohammed VI, roi du Maroc,
Le roi du Maroc, Mohammed VI

Le Maroc et Israël sont en lune de miel. Les relations entre les deux pays sont si fluides que la Royal Air Maroc envisage des dessertes vers Tel-Aviv. Aujourd’hui que Mohammed VI flirte avec l’Etat hébreu, le peuple palestinien peut-il encore compter sur le 23ème souverain de la dynastie alaouite pour défendre sa cause avec le même engagement d’antan.

Le roi du Maroc, Mohammed VI, à l’occasion de la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, fin novembre 2018, avait adressé un message au président du Comité des Nations-Unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, Cheikh Niang. Dans son courrier, le souverain défendait bec et ongle la cause palestinienne, tirant à boulets rouges sur Israël, que Mohammed VI n’avait pas hésité à traiter d’occupant.

Dans son message de l’époque, Mohammed VI n’avait pas mâché ses mots. « Injustices, frustrations généralisées, souffrances infligées par l’Occupation à cause de sa politique inique, tels sont les images et les mots qui s’imposent fatalement à l’esprit, dès l’instant où l’on entreprend de relater les années de lutte du peuple palestinien, de décrire sa longue quête pour conquérir sa liberté et son indépendance, son désir ardent de poser les jalons d’un Etat palestinien indépendant, dont Jérusalem-Est sera la capitale », avait vertement lancé le roi.

« A cet égard, permettez-moi d’affirmer que, pour la communauté internationale, le défi majeur est de trouver le moyen de sauver les Résolutions favorables à la question palestinienne, par le truchement du Conseil de Sécurité, la plus haute autorité internationale chargée de veiller à la préservation de la paix et de la sécurité internationales, de garantir l’engagement des Etats à appuyer cette démarche », avait poursuivi Mohammed VI, qui se demandait s’il était « concevable que les résolutions du Conseil de sécurité afférant à la question palestinienne soient dédaignées, puisqu’elles restent inexécutées ».

« La dernière en date, la 2334 adoptée en 2016, souligne notamment que l’occupation illégitime, depuis 1967, des territoires palestiniens, y compris Jérusalem-Est, constitue une transgression du droit international, ainsi qu’un frein à la réalisation de la Solution des deux Etats, à l’instauration d’une paix juste et globale… La question palestinienne ne peut être appréhendée dans tous ses tenants et aboutissants sans que soit évoquée la souffrance du peuple palestinien dans la Bande de Gaza, par l’effet d’un blocus qui dure injustement depuis des années », avait tancé le roi du Maroc.

Trois ans plus tard, la donne semble avoir changé. Depuis notamment le deal entre l’ancien Président américain, Donald Trump, et le roi Mohammed VI, alors que les Etats-Unis reconnaissaient la marocanité du Sahara Occidental en échange de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Et depuis, le royaume semble plus enclin à faire plaisir à Israël et à renforcer la coopération avec l’Etat hébreu. N’en déplaise au peuple palestinien ? Les prochains jours nous en diront plus. Toutefois, l’on sait que le Maroc a décidé de lier une véritable amitié avec Israël, « ennemi » de la Palestine. Et que dit-on de l’ami de mon ennemi ?

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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