
Coup dur pour TelQuel. Le tribunal administratif de Casablanca a rejeté, mardi, la plainte déposée par le groupe qui réclamait l’annulation de la saisie des deux derniers numéros de TelQuel et Nichane (version arabe). Cent mille hebdomadaires ont été détruits par le ministère de l’Intérieur chérifien pour avoir publié un sondage jugé pourtant « positif » sur le bilan des dix premières années du roi Mohammed VI. Le directeur de publication de TelQuel, Ahmed Benchemsi, nous donne son point de vue sur l’affaire.
Trois questions à Ahmed Benchemsi, directeur de publication du groupe TelQuel Afrik.com : Comment réagissez-vous après la saisie des deux hebdomadaires ? Afrik.com : Si vous deviez faire un bilan de la liberté de la presse au Maroc depuis l’accession au trône de Mohammed VI. Quel serait-il ? Afrik.com : Dans ce sondage, on observe que 91 % des Marocains interrogés jugent « positif » le bilan des dix premières années du roi. Qu’en pensez-vous ? Auriez-vous aimé qu’ils portent un regard plus critique envers Mohammed VI ? |
« La plainte du groupe TelQuel au sujet de l’annulation de la décision de saisie par le ministère de l’Intérieur est recevable sur la forme mais rejeté sur le fond », a décidé, mercredi, la cour du tribunal administratif de Casablanca, au terme d’une délibération. Le département a saisi et détruit 100 000 exemplaires des deux hebdomadaires marocains TelQuel et Nichane (version arabe) à la suite de la publication d’un sondage sur le bilan des dix premières années de règne du Mohammed VI. Une enquête pourtant favorable au roi du Maroc puisque 91% de la population juge son bilan « positif ». Mardi, devant le tribunal administratif, la défense du groupe TelQuel a dénoncé la saisie de ses deux numéros en la qualifiant d’ « illégale ».
« Le ministère de l’Intérieur a le droit de saisir toute publication dont les articles porteraient atteinte à l’ordre public, mais dans le cas de TelQuel et de Nichane il s’agit d’un sondage favorable au roi », a expliqué, Youssef Chahbi, l’avocat du groupe. Reporters sans frontières et le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) ont pour leur part condamné la saisie des journaux. « La monarchie au Maroc n’est pas en équation et ne peut faire l’objet d’un débat même par voie de sondage », a expliqué à l’AFP, Khalid Naciri, le ministre marocain de la communication.
Depuis le week-end dernier, les autorités ont saisi les deux derniers numéros de TelQuel et Nichane et, interdit à la vente au Maroc l’édition du 4 août du journal français Le Monde qui avait publié le même sondage.