Le mariage pour tous en France, est-il un leurre ou une véritable nécessité en période de crise ?


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En pleine période de crises financières et économiques, de montée du chômage et de grande incertitude sur le marché de l’emploi, le gouvernement socialiste français décide d‘ouvrir un débat de société, sur le mariage pour tous, qui occupe aujourd’hui les esprits. Ce thème avait été évoqué par le candidat Hollande lors de la campagne présidentielle, mais, n’était pas véritablement une de ses priorités. Lors d’un de ses discours, il avait subtilement dit aux maires de France qu’il leur revenait, en leur âme et conscience d’apprécier la situation des demandes de mariage des homosexuels. C’était pour lui, un moyen de contenter tout le monde, sans prendre de véritable risque. Les homosexuels pouvaient espérer. Les opposants à cette mesure, notamment les associations et fidèles catholiques étaient quant à eux rassurés de savoir qu’elle ne serait pas imposée par une loi.

Après plusieurs études d’opinion qui donnent les français favorables à plus de 65% au mariage des homosexuels en France, on ne sait vraiment pas pourquoi, cette promesse de campagne est subitement devenue une priorité pour le gouvernement. Le chômage en France augmente sans cesse, notamment celui des jeunes.

La politique du gouvernement est considérée par les observateurs politiques comme de « l’amateurisme ». Elle manque de visibilité, d’orientation claire et surtout de courage politique dans les prises de décisions. Sa politique intérieure est plombée par la crise internationale qui limite considérablement ses marges de manœuvre. Hollande a aussi hérité d’un déficit public qui l’oblige à mettre en place une politique d’austérité et d’augmentation des impôts. Sur le plan international, ses nombreuses hésitations notamment en Syrie a de fait favorisé un climat de comparaison avec le volontarisme obsessionnel de son prédécesseur. Heureusement pour lui, sa décision d’engager les troupes françaises au Mali, lui a permis de remonter dans l’estime des français et de l’opinion internationale, malgré la grogne de ses concitoyens qui manifestent tous les jours contre les nombreux plans de licenciements.

La question que se pose aujourd’hui, la plupart des observateurs politiques, est de savoir si le projet de loi qui donne la possibilité aux homosexuels de se marier légalement et avoir les mêmes droits que les hétérosexuels est vital en période de déprime sociale et économique ? Cette loi, si elle est votée constituerait certainement une évolution des mentalités, dans une société sans cesse en mouvement et en perte de repères fondamentaux. Ce sujet est très sensible parce qu’il touche aux valeurs morales et religieuses de la société française, en dépit de son désintéressement de la religion. En décidant de déposer ce projet de loi au parlement, le gouvernement savait sur la base de plusieurs études d’opinion qu’il susciterait une vive polémique dans la société et surtout au sein de l’opposition. Cela traduit certes, une bonne santé de la démocratie française, mais en réalité, on peut tout de même se poser des questions sur la pertinence du moment choisi pour un tel projet de loi qui, on le sait depuis plusieurs années, divise profondément la société française.

L’exécutif sait aussi qu’il a intérêt à susciter des mécontentements et occuper les esprits par ce projet de loi, dont il sait qu’il est approuvé par plus de la moitié de la population française. En réalité il ne prend pas de gros risques politiques et cela donne une opportunité à l’UMP d’occuper l’espace médiatique en affichant enfin son unité retrouvée. Ce n’est pas sur ce type de sujet que les socialistes peuvent perdre les élections municipales, puis régionales à venir. Pendant que les opposants à cette loi et les médias sont donc occupés avec ce sujet de société, ils cherchent désespérément des solutions pour stopper la montée du chômage, les fermetures d’usines, les licenciements massifs, la baisse du pouvoir d’achat des français et réduire le déficit public qui menacent sérieusement leur pouvoir, déjà à bout de souffle, moins d’un an après leur arrivée aux affaires.

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