Le Mali tisse sa mémoire


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Des textiles Tellem du XIème siècle aux tissus-pagnes bon marché en passant par les bazins et les bogolans… l’exposition Finin permet de toucher du doigt et de l’oeil le savoir-faire du Mali en matière de tissu.

Ce sont les pagnes à la gloire d’ATT, le nouveau président malien, ou d’IBK (l’un des challengers de l’élection présidentielle) qui accueillent le visiteur. Ceux-là mêmes qui moulaient les formes généreuses des Maliennes politisées, lors de la campagne présidentielle de mai dernier, se retrouvent aujourd’hui exposés au Pavillon des arts à Paris. Finin ( » textile  » en bambara) présente une partie de la collection de tissus du Musée national du Mali, en attendant la grande exposition prévue à Bamako en décembre 2002.

Le Mali a donc prêté quelques fragments des textiles Tellem, datés du XIème au XVIIIème siècle, en laine ou en coton, qui ont été découverts dans les années 60 et 70 dans les grottes sépulcrales des falaises de Bandiagara. Patrimoine exceptionnel, ils sont les représentants des traditions textiles les plus anciennes connues en Afrique de l’Ouest. Plus récents, les textiles traditionnels comme les pagnes peints à l’indigo des Soninkés, les couvertures  » des morts  » des Dogons ou les costumes de chasseurs en bogolan des Bamanans, sont à découvrir au sein d’une scénographie magistrale.

Patchwork monumental

Les bandes tissées tombent du plafond, indolentes et soyeuses, les bazins multicolores sont alignés dans des bibliothèques comme autant de livres précieux. Car à travers ses tissus, c’est non seulement la mémoire du Mali que l’on peut décrypter mais aussi son âme profonde que l’on croise tous les jours dans les rues de Bamako. Les Maliennes, si elles sont réputées pour leur beauté, le sont surtout pour leurs goûts vestimentaires. Le vêtement permet d’offrir une image de soi qui fait oublier les problèmes quotidiens et montre sa capacité à les surmonter. Chaque tissage, motif ou couleur donne un sens aux grands moments de la vie.

Pour terminer cette immersion dans la richesse textile malienne, le visiteur pourra se noyer dans les éléments du patchwork monumental (6800m2) réalisé par l’artiste Abdoulaye Konaté pour la cérémonie inaugurale de la dernière Coupe d’Afrique des nations (Can) 2002.

Finin, étoffes et motifs du Musée national du Mali. 26 juin-29 septembre 2002. Pavillon des Arts. Les Halles – Porte Rambuteau – Terrasse Lautréamont. 75001 Paris. Tous les jours sauf le lundi de 11h30 à 18h30.

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