Le Mali et le Burkina autorisés à intervenir militairement au Niger


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Ibrahim Traoré et Assimi Goïta
Ibrahim Traoré et Assimi Goïta

Le Niger a autorisé l’intervention des armées du Mali et du Burkina Faso sur son territoire en cas d’agression. C’est ce qui ressort des conclusions de la visite d’officiels malien et burkinabè à Niamey.

C’est au terme de la visite d’Olivia Rumba et Abdallah Diop que la décision a été annoncée, jeudi soir. La ministre burkinabé des Affaires étrangères et son homologue malien ont effectué une visite, dans la capitale du Niger, Niamey. Sur place, ils ont rencontré le général Abdourahmane Tiani. À l’issue de la visite, un communiqué transmettant les ordres émis par Niamey a été lu à la télévision nationale.

Le Niger « autorise les forces de défense et de sécurité du Burkina Faso et du Mali à intervenir en territoire nigérien en cas d’agression ». C’est ce qu’a indiqué Omar Ibrahim Sidi, secrétaire général adjoint du ministère nigérien des Affaires étrangères. Une annonce qui ne surprend guère, puisqu’elle conforte la position de Bamako et Ouagadougou dans la crise au Niger.

Déclaration de guerre

En effet, dès le lendemain du coup d’Etat contre le Président Mohamed Bazoum, deux pays se sont illustrés. Le Burkina Faso et le Mali, dirigés par des militaires, ont affiché leur soutien, sans faille, aux auteurs du coup d’Etat. Assimi Goïta du Mali et Ibrahim Traoré du Burkina ont même proféré des menaces à l’encontre de la CEDEAO. Outre le fait de se désolidariser de l’institution, ils ont considéré une intervention militaire comme une déclaration de guerre.

Pendant ce temps, la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest peaufinait une stratégie pour lancer l’assaut au Niger. Réunis à Accra, les chefs d’état-major des armées ouest-africaines ont retenu l’option militaire pour un retour à l’ordre constitutionnel. La force en attente de la CEDEAO est prête et n’attend que les instructions pour intervenir au Niger afin de rétablir le Président Bazoum.

Le Mali et le Burkina rassurent le Niger

Une mauvaise option estime, de son côté, l’Algérie, qui partage près de 1 000 kilomètres de frontières avec le Niger. Pour le Président Abdelmadjid Tebboune, une intervention militaire dans ce pays voisin plongerait la région dans le chaos. D’ailleurs, le dirigeant algérien a envoyé un émissaire dans les trois pays qui doivent lancer l’intervention militaire. Le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, est en visite de travail en Afrique de l’Ouest.

Le ministre algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger s’est rendu au Nigeria, Bénin et Ghana. Au moment où Alger a lancé sa tournée diplomatique, Bamako et Ouagadougou tentent de rassurer Niamey. En plus de menacer de se retirer de la CEDEAO, le Mali et le Burkina Faso ont réaffirmé leur ferme soutien à la junte putschiste au Niger. Et hier jeudi, le Niger les a autorisés à, « intervenir en cas d’agression » par la CEDEAO.

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Une plume qui balance entre le Sénégal et le Mali, deux voisins en Afrique de l’Ouest qui ont des liens économiques étroits
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