Le journaliste Fahem Boukaddous condamné à quatre ans de prison ferme à l’issue d’un procès inique


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Drapeau de la Tunisie
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Tunis, le 6 juillet 2010 – Aujourd’hui, la Cour d’appel de Gafsa a condamné le journaliste Fahem Boukaddous à 4 ans de prison ferme pour « constitution d’une association criminelle susceptible de porter atteinte aux personnes et à leurs biens »; ces accusations se rapportent à la couverture effectuée par le journaliste des manifestations populaires dans la région minière de Gafsa, pour le compte de la chaine El Hiwar ettounsi en 2008.

En violation flagrante du code de procédure pénale, la Cour a rejeté la demande de report de l’audience formulée par la défense et a prononcé son verdict sans plaidoiries, alors que la défense avait produit les documents médicaux appropriés prouvant que Fahem Boukaddous est actuellement hospitalisé au service de pneumologie de l’hôpital Farhad Hached à Sousse et que la gravité de son état ne lui permet pas de se déplacer.

Notons que le bâtiment du palais de justice a été encerclé par la police politique qui en a interdit l’accès aux journalistes et observateurs locaux.

La veille de son procès, le 5 juillet, la police avait fait pression sur un interne des hôpitaux qui avait profité de l’absence du médecin traitant ainsi que du chef de service, pour signer la sortie de Fahem Boukaddous et l’obliger ainsi à comparaitre; devant ses protestations et avec l’arrivée du chef de service, le malade avait été réintégré pour soins intensifs. Son médecin traitant avait confirmé que son état ne lui permettait pas de supporter un déplacement jusqu’à Gafsa pour assister à son procès.

De son lit d’hôpital, Fahem Boukaddous a déclaré à l’OLPEC: « Les policiers peuvent venir à tout moment m’arracher de mon lit d’hôpital pour me jeter dans leur geôles inhumaines; je ne peux que subir stoïquement cette sentence d’une justice aux ordres, mais ma vie est en danger et ils peuvent me conduire à la mort! »

L’OLPEC:

considère qu’il s’agit encore une fois d’un procès d’opinion qui punit une activité journalistique ordinaire protégée par les lois tunisiennes et internationales.

condamne énergiquement ce verdict inique prononcé à l’issue d’un procès sans plaidoiries et sans que l’accusé n’ait pu produire les moyens de sa défense et exige son annulation.

fait assumer aux autorités tunisiennes tout développement funeste qui peut affecter la santé et la vie de Fahem Boukaddous.

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