Le Hadj 2004 ivoirien


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Entre les retards administratifs et l’organisation défaillante des opérateurs privés, les pèlerins ivoiriens candidats au Hadj étaient encore nombreux cette année à voir leur départ pour la Mecque retardé. Les autorités ivoiriennes assurent pourtant avoir effectué d’importants progrès dans l’organisation du plus grand pèlerinage musulman de l’année à l’occasion de l’Aïd el Kébir.

Les autorités ivoiriennes ont agi cette année pour que le Hadj des pèlerins nationaux, à l’occasion de l’Aïd el Kébir, se déroule sans difficultés. Ils étaient pourtant une centaine, dimanche, à attendre de partir à l’aéroport Houphouët Boigny. Après douze jours d’attente, selon Fraternité Matin. Rejoints par des proches, ils ont manifesté leur ras-le-bol, avant d’être dispersés à coup de grenades lacrymogène par les CRS, explique le quotidien. Mais pour le ministère des Cultes, ces retards sont en partie dus aux opérateurs privés : « Des démarcheurs, voire des sous-démarcheurs, ont organisé des voyages de leur côté alors qu’ils n’étaient pas autorisés à le faire. Nous leur avons demandé de rentrer dans la structure officielle, mais sans succès. Certains pèlerins décident de passer par ces structures parce qu’ils croient qu’ils paieront moins cher (le prix, cette année, est fixé à 1 500 000 FCFA, ndlr). Mais leur argent n’arrive jamais là où il devrait. »

Reste que les fidèles qui sont passés par la voie officielle ont également connu d’importants retards. Selon un calendrier dressé par le ministère des Cultes, les vols départ devaient se dérouler du 15 au 17 janvier. Le premier vol est bien parti le jeudi 15, au soir, mais le dernier « est parti lundi à 3 heures », selon Raphaël Zoué, chargé de communication du ministère. La raison de ce retard : « 1 500 personnes se sont inscrites dans les délais, mais une liste de 300 autres est venue s’ajouter, provoquant des retards dans la délivrance des visas au niveau des autorités saoudiennes ».

Tous ensemble

En comparaison avec les années précédentes, Raphaël Zoué considère ce contretemps comme un moindre mal. « Avant, ce sont les pèlerins qui attendaient les avions. Maintenant, ce sont les avions qui les attendent », explique-t-il, sans relever que les pèlerins attendent toujours. Pour la première fois, les autorités ivoiriennes étaient parvenues à faire voyager les candidats au Hadj ensemble, au sein d’une même compagnie aérienne : Air Universal. Une compagnie soudanaise autorisée par l’Arabie Saoudite à se rendre directement à Médine, sans faire une longue et fatigante escale à Djeddah. Pour se faire, le ministère des Cultes a dû convaincre treize associations religieuses agréées à s’asseoir autour d’une même table afin d’organiser le Hadj 2004. « Une série de cinq commissions ont été mises sur pied, chacune traitant d’un des aspects du pèlerinage : le voyage, le logement… », explique Raphaël Zoué.

Cette année, « les pèlerins vont loger ensemble », expliquait début janvier le Commissaire au Hadj, Konaté Soualiho, à Fraternité Matin. « Vous les verrez habillés dans la même tenue. » Avant, « certaines associations partaient sans équipe médicale. Il n’était pas rare de voir un membre malade d’une association en solliciter une autre. Mais, comme celle-ci avait un stock de médicaments limité, en cas de refus, elle était taxée d »inhumaine’. Tout ceci n’aura pas lieu cette année. L’encadrement administratif va être facilité puisque dans le même espace, vous aurez tous les pèlerins ivoiriens ». Il faudra attendre le retour des hadjs et hadjas, prévu le 9 février, pour savoir si le pèlerinage 2004 s’est déroulé selon les prévisions des autorités ivoiriennes. Mille huit cent musulmans de Côte d’Ivoire se sont rendus cette année en Arabie Saoudite en passant par la voie officielle. Leur nombre total, selon le ministère des Cultes, est inconnu. Il varie, selon les estimations, entre 2 500 et 3 000.

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