Le gospel africain est gabonais


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La chorale Notre Dame de la Salette de Koula-Moutou au Gabon est la nouvelle star de la musique religieuse du continent. Elue, samedi dernier, aux Koras en Afrique du Sud, meilleur groupe gospel africain, elle a également décroché le prix spécial du jury. Un succès inattendu pour un groupe désormais devenu une fierté nationale.

Meilleur groupe gospel africain et prix spécial du jury. En remportant deux koras (récompenses de la musique africaine), samedi dernier, en Afrique du Sud, la chorale Notre Dame de la Salette est devenue le nouveau nom de la musique religieuse africaine. Une double récompense à laquelle personne ne s’attendait et qui fait aujourd’hui toute la fierté d’un pays, le Gabon, et d’une ville, Koula-Moutou (située à 800 km au Sud-Est de Libreville).

« C’est Dieu qui les a bénis. Nous avons été très surpris », explique le Père Gérard, vicaire et aumônier des jeunes de la paroisse de Koula-Moutou du diocèse de Franceville. « Nous avons suivi la cérémonie en direct sur la chaîne nationale. La ville a fêté ça toute la nuit. Nous sommes fiers de leur succès car il nous offre une ouverture sur le monde et donne l’occasion à nos jeunes d’exprimer tout leur talent. » Doublement primée, la chorale a également été invitée à faire une prestation Live pendant la soirée. Balayée la peur de ne pas être à la hauteur. Le succès fut total pour la formation qui se produisait pour la première fois hors du Gabon.

Héros national

La chorale jouit d’un vivier d’une cinquantaine de choristes renouvelé en permanence au rythme des départs des uns, pour leurs études, et des autres pour obligations professionnelles. « L’âge moyen de l’essentiel des effectifs tourne autour de 20 ans, précise Blaise Louembe, le promoteur bénévole de la chorale, mais il y a une partie troisième âge ». Ce dernier, financier de profession, nourrit pour le groupe un attachement affectif. «Mon intérêt pour la chorale est le résultat d’un coup de cœur pour ma ville et pour le travail de mes petits frères », explique-t-il.

La chorale de Notre Dame de la Salette n’était au départ qu’un groupe d’animation liturgique. Mais les besoins en supports audio, pour animer les longues veillées religieuses, l’ont amenée à se tourner vers la production de disques. « Les soirées durent de 20 heures à 7 heures du matin. Et les gens ne peuvent pas chanter toute la nuit », précise Blaise Louembe. D’où l’idée des CD. L’album primé, Lekumu Tata, est leur huitième opus. Rentrés lundi dernier à Libreville, les membres de la chorale ont été accueillis en héros dès l’aéroport. « Ils ont fait le tour de la ville, témoigne le Père Gérard. Toute la presse était présente. » Mais ce n’est rien par rapport à ce qui les attendait dans leur fief, Koula-Moutou. « Ils ont été reçus comme des princes, précise leur promoteur, c’était l’apothéose ».

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