Le gazoduc ouest-africain opérationnel en 2005


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Le Nigeria, le Ghana, le Bénin et le Togo ont signé lundi un accord de 500 millions de dollars permettant la réalisation d’un gazoduc ouest-africain d’ici 2005. Longtemps reportée, la construction devrait commencer début 2004.

Les premiers coups de pioche devraient être donnés en janvier 2004 et les travaux sont prévus sur 18 mois. Les partenaires du projet de construction du gazoduc ouest-africain ont signé lundi un accord portant sur 500 millions de dollars, permettant la réalisation du projet d’ici 2005. Les prévisions font état des premières livraisons de gaz pour juin 2005. C’est la Société de gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (Sogao), créée pour l’occasion, qui sera chargée de construire et d’exploiter le gazoduc.

Long de 620 km, le gazoduc reliera Lagos (Nigeria), à Takoradi (Ghana), avec des embranchements à Cotonou (Bénin), Lomé (Togo) et Tema (Ghana). Son tracé est essentiellement maritime. Il aura une capacité de 450 millions de pieds cubes (1 pied cube = 28,3166 litres) par jour. Le Ghana consommera 84% du gaz transporté, le Togo, 9% et le Bénin, 7%.  » C’est la fin d’un processus qui a débuté il y a dix ans « , a déclaré lundi Jackson Gaius-Obaseki, président de la Sogao. En fait, le projet, initié au début des années 80, aurait dû voir le jour en 2003. Mais les chefs d’Etat du Togo, du Bénin, du Nigeria et du Ghana n’ont signé le traité instituant un cadre juridique et fiscal qu’en février de cette année.

Revers de la médaille

Le projet est financé par la firme américaine Chevron Texaco, qui détient 41% des parts, la compagnie publique Nigerian National Petroleum Corporation (25%), Anglo-Dutch Oil du groupe Shell (19%) et l’entreprise ghanéenne Takoradi Power (16%). Des investisseurs togolais et béninois sont attendus pour début 2004. Grâce à cette infrastructure commune, qui fait cruellement défaut à la région, les hydrocarbures nigérians alimenteront le développement de toute la zone.

Le gazoduc, bel exemple d’intégration ouest-africaine, a reçu l’appui du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) qui fait de l’énergie l’une de ses dix  » supers priorités « . Il a de nombreux avantages économiques : il va notamment permettre de réduire le coût de l’énergie dans les pays concernés, d’accélérer le développement économique, de briser les barrières entre les pays et de stimuler l’investissement privé dans la région. Il devrait en outre créer entre 10 000 et 20 000 emplois directs et jusqu’à 60 000 emplois indirects. Revers de cette brillante médaille, les risques, selon différentes organisations environnementales, n’ont pas été correctement établis et 50 000 familles pourraient être déplacées lors de la construction du gazoduc.

Le tracé du gazoduc.

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