Le Gabon vendu pour 1600 milliards !


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Le contrat de la honte ! Il n’y a pas d’autres mots pour qualifier le document au bas duquel le Premier ministre, Jean Eyeghe Ndong, le ministre des Finances, Paul Toungui et son collègue des Mines, Richard Auguste Onouviet, ont apposé leur signature.

Sous le pompeux label d’« accord relatif aux gisements de fer de Bélinga et aux infrastructures y afférentes », c’est en réalité un acte de vente que ces compères ont passé avec la China Machinery and Equipment Import & Corporation (CMEC) et la Banque d’Export Import de Chine. Et ce n’est pas faire preuve de sinophobie que d’affirmer qu’ils ont cédé le Gabon à des intérêts chinois pour 1600 milliards de francs CFA. Cette somme correspond au prêt consenti par la banque asiatique à la COMIBEL (compagnie minière de Bélinga), une société dont le financement « sera assuré uniquement par la partie chinoise qui détiendra 85 à 90% du capital laissant au Gouvernement gabonais 10 à 15% en échange d’un traitement préférentiel sur les taxes d’exploitation des ressources naturelles et d’autres avantages. »

En parcourant le contrat signé par les ministres gabonais, on se demande s’ils l’ont lu. La kyrielle de fautes de français et de syntaxe qu’on y trouve prouve qu’ils ne l’ont pas rédigé.

Consulté par Le Gri-Gri pour analyser le document, un éminent juriste africain installé à Bordeaux a eu ces mots : « haute trahison ». Voilà de quoi se sont rendu coupables Eyeghe, Toungui et Onouviet, en s’engageant, au nom du gouvernement gabonais à « accorder une exonération sur tous les impôts et taxes à la COMIBEL, notamment les impôts sur le chiffre d’affaires et sur le revenu ainsi que sur l’importation des matériaux et matériels utilisés et directement liés à la réalisation du projet pendant une durée de 25 ans. » Ou « à faciliter l’entrée, le séjour et la circulation sur le territoire de la République gabonaise, des personnels chinois impliqués dans la réalisation du projet. » En clair, les Chinois pourront faire venir 2, 3 ou 5 millions de leurs compatriotes, s’ils le désirent, l’article 6.1.4 de l’accord le leur autorise.

Le Gabon est-il encore un Etat souverain ?

Sur le volet « environnement », les Asiatiques ont obtenu du Gabon, non seulement qu’il s’engage à leur donner « l’autorisation de procéder à la déforestation pour préparation des terrains et espaces nécessaires à la réalisation des ouvrages et infrastructures liées à ce projet. » Mais aussi à « assurer la responsabilité et l’éventuel dédommagement pour tous les éventuels dégâts environnementaux que pourrait causer la construction du barrage hydroélectrique. »

Quand on voit comment ces poètes-là traitent leur propre pays, il y a de quoi nourrir de sérieuses inquiétudes pour le Gabon. Allant jusqu’à violer les dispositions de leur propre Code minier, les Gabonais ont accordé à leurs nouveaux maîtres d’exploiter prioritairement « les autres substances, telles que l’or, le cuivre et autres associées ou non au fer… » (sic).

Tout ça pour un prêt vis-à-vis duquel l’entreprise société chinoise a préventivement pris ses distances : « Si le minerai de fer n’est pas suffisant pour rembourser le crédit, le Gouvernement gabonais s’engage à réexaminer avec la partie chinoise d’autres modalités de compensation possible. »

Et comme pour bien montrer aux Gabonais le peu de considération et de confiance qu’ils ont pour leurs institutions, les enfants de Mao ont obtenu de faire porter « tout différend né de l’application ou de l’interprétation » du contrat, devant la Cour internationale de Commerce, basée à Londres.

Question à 1600 milliards de francs CFA dévalués : le Gabon est-il encore un Etat souverain ? Ou alors, est-il devenu une simple réserve naturelle de 267.000 km2, peuplée de Pygmées, de Bantous et de quelques 25.OOO Chinois…

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Justine Okimi, pour le le Gri-gri international

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