Le Gabon se dote d’une Agence de régulation des télécommunications


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Drapeau du Gabon
Drapeau du Gabon

Le Gabon a désormais son agence de régulation des télécommunications. Jean Bisselo-Boukila, directeur général, revient sur la genèse et les attributions de la nouvelle instance nationale. Pour lui, tout est prioritaire. Il n’y a pas d’axe de travail à privilégier en particulier.

L’Agence de régulation des télécommunications (ART)du Gabon vient d’ouvrir ses portes. Lancée le 22 août dernier avec l’installation officielle – par le ministre de la Communication, des Postes et des Technologies de l’Information – de ses dirigeants, la nouvelle instance a pour mission de veiller au respect des règles de la concurrence dans un contexte national de libéralisation. Jean Bisselo-Boukila, 45 ans, est directeur général. Diplômé de l’école PTT de Toulouse (France) et de l’Institut d’Administration des Entreprises de Caen (France), il était conseiller du ministre des Postes et Télécommunications (PTT).

Afrik : Quelle est la genèse de l’Agence de régulation ?

Jean Bisselo-Boukila : Le Gabon suit le mouvement mondial suscité par les vagues de privatisations d’un certain nombre de secteurs où l’on sépare désormais les différentes fonctions. La création de l’Agence de régulation des Télécommunications entre dans le cadre du processus de restructuration de l’ancien Office des Postes et Télécommunications (OPT). Puisque nous séparions la Poste des Télécommunications, il était normal d’installer un organisme pour réguler le secteur au nom de l’Etat. L’OPT, qui datait de 1964, a été partagé en quatre entités : deux opérateurs – Gabon Télécom et Gabon Poste – et deux régulateurs – l’Agence de régulation des télécommunications et celle des Postes. La loi qui consacre cette séparation a été votée fin juin 2001 par le parlement.

Afrik : Quels sont les missions et les priorités immédiates de l’Agence de régulation ?

Jean Bisselo-Boukila : Nous n’inventons pas la roue, les missions sont les mêmes que dans toutes les institutions similaires. Nous devons veiller à maintenir une concurrence équitable entre les différents opérateurs d’une part, et entre les opérateurs et les consommateurs d’autre part. Pour ce qui est de nos priorités, je dirais que tout est prioritaire. Après, c’est juste un travail d’agencement et de programmation. Nous devons, entre autres, gérer la gestion du spectre de fréquences, nous devons organiser le premier conseil de régulation pour approuver nos statuts et permettre de lancer la mise en oeuvre de nos missions. Mais pour l’heure, il nous faut déjà trouver des locaux.

Afrik : Le secteur gabonais des télécommunications s’est ouvert à la concurrence. Quelle est-elle aujourd’hui ?

Jean Bisselo-Boukila : A côté de Gabon Télécom, qui reste seul pour l’instant sur la téléphonie fixe, trois opérateurs GMS sont actuellement sur le marché : Libertis (filiale à 100% de l’OPT, ndlr), Celtel et Telecel. Nous sommes là pour garantir le respect des règles de conduite propices à une saine concurrence.

Afrik : Est-ce que l’Agence de régulation s’occupe également des questions relatives à Internet ?

Jean Bisselo-Boukila : Internet est un produit nouveau et jusque-là l’OPT était l’unique opérateur. Internet est un produit à forte valeur ajoutée qui n’est pas encore intégré dans le système juridique gabonais. Nous sommes en train de mettre en place un chantier de réflexion pour d’abord bien cerner le domaine afin de mieux le développer.

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