Le foot sans Khalifa


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Le groupe Khalifa, qui connaît actuellement une grave crise, s’est officiellement désengagé de ses obligations dans le football algérien. Une véritable catastrophe pour les clubs de l’élite qui parvenaient à peine à survivre avec l’apport financier du groupe privé algérien.

Le Mouloudia d’Oran a reçu mercredi dernier un bref fax du groupe Khalifa expliquant que ses difficultés actuelles l’empêcherait à présent de satisfaire ses obligations envers le club. Certains présidents de clubs n’ayant pas reçu la missive ont voulu croire qu’il ne s’agissait là que d’une information erronée, voire d’un canular. Mais son officialisation, samedi dernier, par le biais de M. Hassas, directeur de la communication du groupe privé algérien, a fini de les abattre. Le groupe Khalifa, qui intervenait à hauteur de 50% dans les budgets des seize clubs de l’élite, se désengage du football algérien à compter du samedi 8 mars. Il constituait le principal sponsor du monde sportif algérien depuis trois ans, mais n’était pas parvenu à compenser, seul, le retrait financier de l’Etat du monde sportif.

 » Une véritable catastrophe « 

 » C’est un coup très dur porté à notre discipline, un manque à gagner important pour nos clubs « , commente Saïd Alik, président de l’USM Alger (USMA). Et pour cause, Khalifa assurait le paiement des salaires d’une trentaine d’employés (joueurs, staff technique) par clubs, ainsi que les primes de matchs joués à l’extérieur. Sans oublier de leur accorder 50% de réduction, voire la gratuité, sur les déplacements réalisés avec la compagnie aérienne Khalifa airways.

« Avec le concours de Khalifa, c’était tout juste. Alors, sans l’apport du groupe, c’est une véritable catastrophe ! », se lamente Hadj Sebaâ, vice-président du WA Tlemcen. Dans sa grande époque, le groupe algérien faisait preuve des plus grandes largesses avec le monde du sport algérien, particulièrement avec le sport roi qu’est le football. Mais dès la fin de l’année 2002, Khalifa a décidé d’agir en véritable sponsor et non plus en mécène, ne débloquant les sommes les plus importantes qu’aux clubs  » visibles « , capables de faire gagner de l’argent.

Vols militaires

 » Pour terminer cette saison, l’Etat doit prendre le relais pour que nous ayons le temps de trouver de nouveaux sponsors. Lesquels ne courent pas les rues en Algérie.  » Le président de l’USMA sait de quoi il parle. Son club doit disputer le premier tour de la Ligue des Champions en Gambie, début avril, et il lui faudra trouver 5 millions de dinars pour financer le voyage.

 » Seuls le ministère de la Jeunesse et des Sports ou l’Assemblée nationale populaire peuvent débloquer les sommes nécessaires au football algérien « , selon un journaliste d’El Watan. Lequel ajoute que les clubs de l’élite, comme l’équipe nationale, qui bénéficiait de la gratuité des vols Khalifa, pourraient à nouveau emprunter des vols militaires pour répondre à leurs obligations sur le continent et dans le monde.

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