Le festival eurafricain dé-mondialise la musique


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Globe terrestre
Globe terrestre représentant une partie de l'Afrique

Le premier festival eurafricain de musique ouvre ses portes samedi 21 juillet à l’Olympic café à Paris. Pendant une semaine, les artisans de la fusion des genres célébreront la rencontre de l’Europe et de l’Afrique traditionnelle. Interview de Blaise Merlin, responsable de la programmation.

Pont musical entre l’Europe et l’Afrique, le premier festival eurafricain met la fusion à l’honneur, à partir du samedi 21 juillet 2001, à l’Olympic café à Paris. Une semaine de programmation pour célébrer la création et le mélange artistique. Nouveaux genres, nouvelles inspirations, quand un et un font trois, Blaise Merlin, responsable de la programmation, nous explique les fondements de l’initiative et la politique très volontariste du café.

Afrik : Quel est l’esprit du festival Eurafrique ?

Blaise Merlin : C’est la rencontre de la musique traditionnelle africaine avec la musique européenne. Une Europe où il faut même inclure la musique de l’Est. A l’Olympic café, nous avons toute l’année une programmation très riche au niveau de la création musicale. Si bien qu’on ne peut plus les classer dans des genres particulier. Il faut inventer d’autres mots pour définir ces mélanges. Ici on parle de Blues Touareg, de Tziganafricain, de free musette ou encore de post ethno musique. Nous voulions donner une cohérence à une profusion créative, en organisant un festival que l’on a appelé sous le nom générique d’eurafricain.

Afrik : Pourquoi l’Afrique ?

Blaise Merlin : C’est lié à notre environnement, notre quartier, celui de la Goutte d’or. Nous sommes en permanence en contact avec l’Afrique ici. Il y a beaucoup de musiciens, que ce soit en jazz ou en musique traditionnelle, qui vivent ici. Le quartier est un immense carrefour culturel de 40 000 habitants. La rencontre des communautés favorise les échanges musicaux. Il n’y a plus une culture musicale, tout est à réinventer. L’Olympic café est un endroit où l’on  » dé-mondialise  » la musique. Chacun y amène son art et sa culture qu’il vient partager, fusionner avec d’autres. On remarque qu’il n’existe plus de barrière entre la musique savante (occidentale, ndlr) et la musique venue de la tradition orale. Le festival est la continuité de la programmation du café où nous organisons chaque semaine, par exemple,  » les vendredis nomades « , métissage de la musique africaine et du jazz.

Afrik : Tous vos concerts sont à 40 FF, un véritable discount culturel. Pourquoi ?

Blaise Merlin : Nous souhaitons que les concerts restent accessibles au plus grand monde. Nous avons un public de quartier et ici on ne roule pas sur l’or. L’Olympic café doit rester avant tout un lieu de vie au sein de la Goutte d’or. Avec le Lavoir (autre salle de spectacles du quartier, ndlr), il n’y a que deux grands espaces culturels pour 40 000 habitants. Nous avons également mis en place un système d’abonnement 10 FF pour 10 ans, qui fonctionne d’ailleurs très bien puisque après six mois, nous avons déjà 700 abonnés.

Olympic Café

20, rue Léon

75018 Paris

Tél : 00 33 (1) 42 52 29 93

Métro : Château d’eau ou Marcadet Poissonnière

Programmation du samedi 21 au samedi 28 juillet 2001

Samedi 21 à 20h30 (40 FF) : Buru (France-Sénégal)

Mardi 24 à 19h30 (gratuit) : Solo (Madagascar)

Mercredi 25 à 20h30 (40 FF) : Mangala (jazz afro-beat Mali)

Jeudi 26 à 20h30 (40 FF) : Tziganfricans (Hongrie-Sénégal)

Vendredi 27 à 20h30 (40 FF) : Seydina (France-Sénégal)

Samedi 28 à 20h30 (40 FF) : Roger Kom Band (Jazz afro-beat Cameroun)

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