Le consternant procès de l’incendie du boulevard Auriol


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Le 26 août 2005, l’incendie d’un immeuble du XIIe arrondissement de Paris faisait dix-sept victimes, essentiellement originaires d’Afrique de l’Ouest. Le procès s’est ouvert mercredi avec seulement deux demi-journées d’audience et de nombreuses frustrations des victimes.

Six ans après l’incendie qui a causé la mort de dix-sept personnes – trois femmes et quatorze enfants – principalement originaires d’Afrique de l’ouest, le procès de l’incendie du boulevard Vincent Auriol, dans le XIIIe arrondissement de Paris, s’est ouvert hier. Six années marquées par le parcours du combattant juridique des familles de victimes. Sans suivi psychologique, ni même avoir été entendus par la justice pour certains, les parties civiles se sont rendus hier à l’ouverture de l’audience aux alentours de 9 heures. Une audience suspendue deux heures plus tard, après la lecture de l’ordonnance de renvoi. Face à autant de détachement de la justice, la colère et la frustration des parties civiles ont explosé, décidant d’envahir le bureau de la présidence et d’obtenir une demi-journée d’audience supplémentaire à ce procès qui n’en comptait initialement que deux. Les prévenus du procès, eux-aussi, ont pris part à l’occupation du bureau.

2ème journée sans espoir

L’audience s’est ouverte à nouveau aujourd’hui pour l’audition des prévenus ; l’association Freha – de la fédération Emmaüs – chargée de la gestion de l’immeuble et la société Paris Banlieue Construction à qui l’on reproche de ne pas avoir respecté les normes de sécurité lors de certains travaux de rénovation. Des prévenus qui ne sont que des « lampistes » selon l’avocat des parties civiles, Maître Jean-Marc Florand qui aurait préféré voir apparaître le pyromane sur le banc des prévenus. Seulement, le responsable de l’incendie volontaire, comme l’ont confirmé les expertises, n’a jamais été retrouvé. La préfecture de police de Paris, responsable du relogement en urgence des 123 habitants du boulevard Auriol, n’apparaît pas non plus. Ainsi, les victimes attendent davantage des dédommagements que des jugements. C’était sans compter sur l’assureur de la Freha, Allianz, qui a fait savoir mardi qu’il émettait « de sérieuses réserves sur la prise en charge de l’indemnisation des victimes ».

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