Le Congo veut protéger ses forêts


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Le Congo lance un programme de création de forêts privées impliquant la population, les ONG et les opérateurs privés. Trois ans après avoir privatisé l’exploitation du bois des forêts naturelles, ce sont les forêts artificielles qui sont visées. Objectif : la gestion durable des ressources forestières du pays.

Après avoir privatisé l’exploitation du bois en 2001, le Congo lance un programme de création de forêts privées. Le but : arriver à une gestion durable des ressources forestières. Une loi vient d’être votée à l’Assemblée nationale, autorisant les particuliers vivant sur les terres devenir propriétaires des plantations, qui auparavant était la propriété de l’Etat.

 » Ce programme concerne les forêts artificielles « , explique Antoine Moutanda, directeur du Service national de reboisement (SNR), l’organisme public chargé de la génération des forêts.  » Les forêts naturelles, exploitées exclusivement par des sociétés forestières privées, sont protégées par différentes clauses : il y a d’abord un inventaire avant chaque signature de contrat qui nous permet de repérer les zones fortement dégradées dont il faudra s’occuper. Ensuite, les sociétés disposent d’un volume annuel d’abattement de grumes qu’elles ne doivent pas dépasser et qu’elles respectent. Le gouvernement se charge d’envoyer des brigades de contrôle sur le terrain. Mais pour les forêts artificielles, c’est un autre problème, il y a des besoins énormes.  »

Régénérer le patrimoine forestier

30 à 40 000 hectares de forêt artificielle sont détruits chaque année par les feux de brousse (chiffres de Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) et les besoins en bois de chauffe sont de plus en plus importants, notamment autour des grandes villes, d’où une dépréciation des forêts appartenant à l’Etat. Pour régénérer son patrimoine forestier, le gouvernement a décidé d’impliquer dans la gestion des plantations les populations, les ONG et les opérateurs privés.  » Aujourd’hui, ils peuvent disposer de leurs propres forêts « , indique Antoine Moutanda. Le SNR les encadre et les aide à assurer la gestion des massifs.

L’organisme a mis en place des pépinières sur l’ensemble du territoire, dont certaines sont très importantes et peuvent fournir jusqu’à 3 millions de plants par an.  » Nous vendons ces plants aux particuliers à un prix symbolique, car notre but n’est pas de faire de l’argent, et nos techniciens aident à les planter. L’objectif est que le SNR se transforme peu à peu en structure de prestation de services pour le compte de la population. Cette année, nous avons 200 hectares à mettre en place pour des privés mais la demande est bien supérieure. Nous espérons bientôt atteindre le rythme de 300 ou 500 hectares par an.  » Les forêts couvrent les 2/3 du territoire du Congo et le bois est la deuxième ressource d’exploitation du pays après le pétrole. Une ressource qu’il convient de protéger durablement.

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