Le Congo tente de circonscrire le feu ninja


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Les forces régulières congolaises encerclent depuis jeudi les positions des miliciens ninjas du pasteur Bitsangou dans la région du Pool à 80 km à l’ouest de Brazzaville. Après les attaques menées par les rebelles depuis le 29 mars dernier contre des positions militaires et celle, mardi, du train Brazzaville-Pointe Noire, le gouvernement tente de circonscrire la zone insurrectionnelle avant d’engager un dialogue pour la paix.

L’armée congolaise établit depuis jeudi un cordon de sécurité autour des positions du pasteur Frédérick Bitsangou, dit  » Ntoumi « , et de ses miliciens ninjas dans la région nord-ouest du Pool. Un préalable pour que le Comité de suivi pour la paix et la reconstruction nationale puisse engager des pourparlers avec l’ancien chef rebelle des forces d’autodéfense du Conseil national de la résistance (CNR), suite à une vague de coups de force armés menés depuis une semaine par ses hommes.

 » Contrairement à ce qu’avance l’AFP, il n’y a pas d’hélicoptères de combat qui pilonnent les positions ninjas. Et pour cause, l’armée ne dispose d’aucun hélicoptère de la sorte. Nous devons absolument protéger le processus de paix. Il n’est pas question que l’armée tombe dans le piège de la violence. Elle bloque juste toutes les issues pour contenir Ntoumi et ses hommes dans un certain périmètre. Ensuite, c’est au comité de suivi d’engager le dialogue et de trouver un solution pacifique à cela « , explique le ministre au Haut Commissariat à la réinsertion des anciens combattants, Michel Ngakala.

500 irréductibles autour de Ntoumi

Issus de la région du Pool, les ninjas, acteurs d’une guerre civile officiellement terminée le 29 décembre 1999, avaient pour la plupart déposé les armes. L’ex-milice privée de l’ancien Premier ministre Bernard Kolélas, aujourd’hui en exil, n’est plus. Sauf pour cinq cents jeunes armés réunis autour de Ntoumi dans trois districts du Pool : M’vinza, Kimba et Kindamba.  » La population est prise en otage par les ex-miliciens, elle ne peut pas circuler librement « , commente Michel Ngakala.

On attribue aux ninjas l’attaque du train Brazzaville-Pointe Noire, mardi, entre les gares de Kikembo et Kingoyi, sur la base de récits de témoins les ayant reconnus à leurs coiffures (les ninjas arborent une coupe rasta). L’attaque du train de passagers – deux morts et douze blessés – s’inscrirait comme le point d’orgue d’une semaine d’exactions perpétrées dans le pays depuis le 29 mars. S’ils ne s’en prenaient jusque-là qu’à des intérêts militaires, les ninjas auraient cette fois franchi un nouveau pas dans la radicalisation de leur mouvement en s’en prenant à des civils.

 » L’Etat ne pouvait pas les laisser continuer à terroriser la population « , précise le ministre qui a rencontré, ce vendredi, André Milongo, candidat à la dernière présidence et principal opposant à l’actuel chef de l’Etat Denis Sassou Nguesso. Lui-même issu du Pool, il a consenti à étudier avec le gouvernement une solution pacifique au conflit, bien qu’il ne connaisse pas personnellement le pasteur Bitsangou.

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