Le commerce équitable au Siao


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Dans ce vaste marché qu’est le Siao (Salon international de l’artisanat de Ouagadougou), la présence de l’association marseillaise de commerce équitable Ethnik.org est une première. Pour transmettre son message, elle a organisé le concours de  » l’artisan-créateur « .

Ouagadougou, correspondance particulière

 » On est sûrement l’un des stand où il y a le plus de papiers et le moins d’objets ! Nous n’avons rien à vendre, seulement nos idées. Notre présence au Siao paraissait surprenante mais, peu à peu, les gens se sont rendus compte qu’il y avait ici quelque chose de différent. Beaucoup d’artisans sont venus nous demander de les aider, des étudiants ont voulu nous connaître « , fait remarquer Danièle Papet, présidente d’Ethnik.org, association marseillaise de commerce équitable.

Elle regrette qu’au Siao ne soit prévu aucun lieu de débat sur le commerce, son fonctionnement, ses règles et ses enjeux.  » Nous avons dû maintes fois expliquer le calcul d’un prix de revient. Quand on demande à un artisan combien lui coûte un objet, il n’est pas capable de le dire. Comment voulez-vous dans ces conditions définir un prix juste ? Il suffit pourtant de prendre un objet, d’évaluer le prix des matières premières et le temps de travail nécessaire à sa fabrication. Quand un grossiste demande à un artisan de baisser son prix, c’est le prix de son travail qui est sanctionné.  »

La  » chaise-marmites « 

Les artisans, en acceptant de diminuer leurs prix, participent à la place des intermédiaires aux frais d’exportation de leur produits. Ils supportent les frais de commercialisation, sans en recevoir le bénéfice. Ethnik.org explique qu’à l’inverse, le commerce équitable doit leur permettre de vivre décemment de leur travail. Danièle rappelle qu’en France, dans le meilleur des cas, les prix de vente au public sont multipliés par quatre par rapport au prix d’achat

aux artisans africains à qui l’on demande de réduire encore leurs marges.

Sur le stand se prépare la cérémonie de remise du prix de  » l’artisan- créateur « . Ce concours permettra à un artisan de bénéficier d’une bourse de formation en Europe, à partir des besoins qu’il aura exprimés : stage de design, de gestion ou commercialisation, selon sa demande. L’oeuvre primée doit répondre à des critères esthétiques, mais aussi de respect de l’environnement, et doit être reproductible en quantité et exportable. Sont exposés sur le

stand un  » moustique-lampe « , avec du fil de fer de récupération, une  » lampe-masque  » fabriquée avec 600 sacs plastiques ramassés dans les rues, un  » frigidaire-calebasse « , et la chaise bleue et noire réalisée avec des marmites, dont l’auteur, Mohammed Ouattara a reçu le premier prix.

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