Le CODE exige la libération immédiate du journaliste camerounais Jean Bosco Talla


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Le journaliste Jean Bosco Talla, Directeur de Publication du Journal Germinal est en détention dans les locaux du SED à Yaoundé, depuis le Jeudi 10 décembre, pour «Outrage au Président de la République et propagation de fausses nouvelles».
Ce n’est pas la première fois que Jean Bosco Talla est confronté à la répression du régime dictatorial de Paul Biya. En 2007, alors qu’il enquêtait sur l’enrichissement illicite des dignitaires du pouvoir corrompu de Yaoundé, JB Talla a été enlevé à Zoétélé, menotté, les yeux bandés et transporté dans le coffre arrière d’un véhicule et conduit à Douala. Pour rappel, les informations ainsi recherchées par Jean Bosco Talla étaient fondées et ont pu servir au rapport sur les biens mal acquis rédigés par l’ONG CCFD.

En juillet 2009, J. B Talla avait reçu des menaces très explicites de mort, après la publication de ce rapport de la CCFD qui accusait Paul Biya et les membres de sa famille biologique de posséder des biens mal acquis en France. Mr Talla avait alors été accusé par les thuriféraires du régime antidémocratique de Paul Biya, d’avoir fourni de «fausses informations» à l’ONG française.

Le 03 décembre 2009, suite à la parution du No 46 du Journal Germinal, le journaliste J. B. Talla a de nouveau reçu des menaces d’un haut cadre du régime qui lui a balancé les propos suivants: « Faites très attention à ce que vous écrivez parce que vous pourriez connaître le même sort que celui qui a été réservé à la « Princesse »», (NB: La «princesse», sœur cadette du «feyman» (escroc) Donatien Koagne, a été retrouvée égorgé à son domicile, au quartier Santa Barbara à Yaoundé, il y a deux ans !). Toujours dans cette journée du 03 décembre, un autre dignitaire du pouvoir de Yaoundé a déclaré à Mr Talla «faites très très attention car vos éditoriaux dans Germinal sont hautement subversifs et sont de véritables appels à la révolution contre le régime».

Il est donc très évident que Jean Bosco Talla est un journaliste dont les écrits dérangent le pouvoir liberticide de Paul Biya.

Face à un régime criminel habitué depuis 27 ans à maquiller en faits divers les plus cocasses, les assassinats politiques des Camerounais et des étrangers (braquages dans la rue, accident de la route, affaire de mœurs, etc.), les menaces de mort contre Jean Bosco Talla méritent toute l’attention des Organisations nationales et internationales de Défense des Droits Humains et de tous les femmes et femmes épris de liberté. Le CODE les appelle ici à ériger de fermes condamnations et de vives protestations contre ces atteintes répétées à la liberté d’expression et à ces pratiques scélérates du régime barbare de Paul Biya.

Le CODE dénonce le harcèlement dont est victime le journaliste Jean Bosco Talla et exige sa libération immédiate.

Le CODE demande aussi que les auteurs des menaces de mort à l’endroit de Mr Talla soient démasqués et traduits devant les tribunaux.

En tout état de Cause, nous tiendrons Paul Biya en personne, responsable de toute atteinte à la sécurité physique du journaliste Jean Bosco Talla, dont le seul crime est d’avoir fait sérieusement son métier de journaliste.

Fait à Paris, ce 13 décembre 2009

Pour le Comité de Coordination du CODE,

Tene Sop et Moise Essoh

Secrétaire à la Communication et Secrétaire Exécutif

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