Le clin d’oeil astral


Lecture 2 min.
arton2921

Jeudi noir en Afrique. Un vocable alarmiste pour un phénomène heureusement naturel. Car non, il ne s’agit pas là d’une catastrophe boursière, dont l’Afrique n’aurait d’ailleurs pas besoin, mais d’une simple éclipse de soleil.

Simple mais, ô combien, spectaculaire. La nuit en plein jour. Deux minutes trente où le soleil narquois se cache derrière la lune. Juste une histoire de rotation des planètes. Une réalité astronomique pour laquelle on vous aurait pourtant volontiers brûlé vif au temps de Copernic. Car l’obscure hantise entretient depuis longtemps les craintes et nourrit les passions.

Si pour les Mayas, avec leur calendrier solaire, l’éclipse signifiait purement et simplement la fin du temps, le phénomène a engendré de nombreuses superstitions plus ou moins alarmistes à travers le monde. Et il ne fait pas bon, par exemple, naître un jour où le soleil a rendez-vous avec la lune, à Madagascar. L’enfant du malheur. Un paria frappé d’un terrible anathème astral.

La peur de l’éclipse est ancestrale

Il en est une tout à fait rationnelle en revanche, celle des autorités sanitaires des pays touchés par l’éclipse (cette année le Zimbabwe, la Zambie, l’Angola, le Mozambique et Madagascar) pour les yeux de leurs citoyens. Seule parade : le port de lunettes spéciales qui filtrent les rayons ultraviolet du soleil.

Et même si elles ne sont pas chères, elle ne sont pas données. Tous les Etats ne peuvent financièrement se permettre de répondre à une impérieuse demande, qui s’ignore. Car il faut sensibiliser la population au danger de l’éclipse. Danger bien réel, pour celui qui voulait voir et qui ne verra plus.

Pas de lunettes pour le Mozambique. Qu’à cela ne tienne : le gouvernement décrète une journée fériée pour que les habitants restent chez eux et n’aient pas à sortir inutilement ce jour-là. Pour être spectaculaire, la mesure est-elle pour autant efficace ? Pas sûr. A moins de sceller toutes les portes et tous les volets du pays. Le mieux serait encore de profiter de la plus courte nuit du monde pour piquer un petit roupillon.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News