
Le Burkina Faso a décidé de rétablir la peine de mort pour des crimes tels que le terrorisme, la haute trahison et l’espionnage. Cette mesure, présentée par le gouvernement de transition comme une réponse aux menaces sécuritaires, s’inscrit dans un durcissement général des lois sous le régime Traoré.
Le gouvernement de transition burkinabè, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, a décidé d’adopter un nouveau code pénal qui rétablit la peine capitale pour certaines infractions graves. Cette décision, prise lors du Conseil des ministres de ce jeudi 4 décembre, constitue un revirement majeur dans le pays, où la peine de mort était abolie depuis 2018.
La peine capitale pour les crimes contre l’État
La sentence, qui n’avait plus été appliquée au Burkina Faso depuis 1988, sera désormais rétablie pour des crimes tels que la « haute trahison », le « terrorisme » et les « actes d’espionnage ».
Le ministre burkinabè de la Justice, Édasso Rodrigue Bayala, a présenté cette mesure comme une « innovation majeure » s’inscrivant dans les réformes visant à répondre aux « aspirations profondes du peuple ». Le Garde des Sceaux a justifié cette réintroduction en affirmant que l’abolition passée était utilisée par les groupes armés qui attaquent le Burkina Faso. Selon lui, ces groupes brandissaient les conventions internationales pour se protéger en cas d’arrestation, ce qui créait un « terreau fertile car il n’y a pas de sanctions » valables.
Durcissement des lois et orientations souverainistes
Outre le rétablissement de la peine de mort, le nouveau code pénal prévoit un durcissement des sanctions pour les crimes économiques. Les peines pour les « détournements » de fonds et les « actes de corruption » pourront désormais aller jusqu’à l’« emprisonnement à vie » lorsque le montant de l’infraction atteint ou dépasse les 5 milliards de francs CFA.
Ce texte, qui doit encore être validé par l’Assemblée législative de transition mise en place par la junte, vient également sanctionner « la promotion des pratiques homosexuelles et assimilées ». Une loi adoptée en septembre prévoyait déjà des peines allant jusqu’à cinq ans de prison pour les « auteurs de pratiques homosexuelles ».
Ces décisions s’inscrivent dans la politique souverainiste et parfois hostile à certaines « valeurs » occidentales menée par le régime du capitaine Ibrahim Traoré, qui a par ailleurs renforcé ses liens avec de nouveaux partenaires comme la Russie et l’Iran.



