Laurent Gbagbo prisonnier à La Haye


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Laurent Gbagbo qui avait reçu hier, mardi, un mandat d’arrêt international de la Cour pénale internationale (CPI) a été transféré pendant la nuit à la Cour pénale internationale de La Haye. L’ancien président ivoirien est soupçonné de crimes contre l’humanité.

Laurent Gbagbo est arrivé aux Pays Bas vers 4h du matin. Un transfert express vers Scheveningen, dans la banlieue de La Haye, pour l’ex-président ivoirien qui était détenu depuis avril dernier dans une résidence à Korhogo, en Côte d’Ivoire. Selon le communiqué de la CPI, Laurent Gbagbo est soupçonné d’être « pénalement et personnellement responsable, en tant qu’acteur indirect, de quatre chefs de crimes contre l’humanité, à savoir meurtre, viol et autres formes de violences sexuelles, persécutions et autres actes inhumains, qui auraient été commis sur le territoire ivoirien du 16 décembre 2010 au 12 avril 2011 ».

Élections législatives prochaines

Les élections législatives sont prévues en Côte d’Ivoire le 11 décembre prochain et le nouveau président, Alassane Ouattara, souhaitait que son ancien rival ne soit alors plus en Côte d’Ivoire afin d’éviter des troubles. Le camps des pro-Gbagbo avait pourtant fait de la libération de son leader une condition pour un apaisement et une participation aux élections et nul ne sais encore quelle va être leur réaction.

Pour l’instant la contestation est d’abord juridique : « Je dénonce cette justice internationale impartiale, une justice des vainqueurs, qui est en réalité une opération politicienne destinée à liquider définitivement le président Gbagbo. » a déclaré Toussaint Alain, un proche conseiller de Laurent Gbagbo qui avait déjà fait part de ses craintes lors d’une interview donnée à Afrik.com en juillet dernier : Toussaint Alain : « Laurent Gbagbo est en danger de mort ! ».

Me Lucie Bourthoumieux, un des avocats de Laurent Gbagbo s’étonne pour sa part sur RFI que le procureur de la Cour pénale internationale se permette de rencontrer Ouattara il y a trois jours et à Paris afin de préparer en urgence ce transfert.

Me Lucie Bourthoumieux

Membre de l’équipe de défense internationale de Laurent Gbagbo

La CPI doit aussi, c’est ce qu’elle avait déjà annoncé il y a quelques mois, enquêter sur les responsabilités des membres du camps Ouattara. « M. Gbagbo est le premier à devoir rendre compte de ses actes. Il ne sera pas le dernier » a déclaré Luis Moreno-Ocampo, procureur de la CPI rapporte Europe1, « L’enquête suit son cours. Nous continuerons de recueillir des éléments de preuve en toute impartialité et en toute indépendance, et nous saisirons la Cour d’autres affaires, quelle que soit l’affiliation politique des personnes concernées », a-t-il ajouté. Premier visé, sans doute Guillaume Soro le leader des Forces nouvelles.

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