Lancement imminent de l’e-CFA par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)


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Le nouveau billet de 2 000 FCFA

La monnaie numérique ouest-africaine s’apprête à révolutionner les transactions dans la zone CFA. Entre modernisation financière et enjeux de souveraineté, l’e-CFA pourrait redéfinir l’avenir économique de huit pays de la sous-région.

La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) se prépare à franchir une étape historique avec le lancement de l’e-CFA, une version entièrement numérique du franc CFA. Avec la création de cette monnaie numérique, la BCEAO garantit une équivalence totale à la devise actuelle, qui mettra selon elle progressivement fin à l’usage des billets et des pièces dans la sous-région ouest-africaine.

Une réponse à la concurrence des cryptomonnaies et fintechs

Accessible via téléphone, carte ou application mobile, cette transition numérique se veut une réponse à la concurrence croissante des cryptomonnaies et des fintechs telles qu’Orange Money ou Wave, qui se taillent actuellement une part importante du marché des paiements mobiles. Tout en garantissant des transactions rapides, sécurisées et disponibles 24h/24, même sans compte bancaire, la BCEAO s’apprête ainsi à reconfigurer le paysage financier ouest-africain.

Même si l’e-CFA n’a pas encore de forme concrète et reste en phase préparatoire, les avantages pour les citoyens ouest-africains devraient être considérables. Parmi eux : la suppression des billets fabriqués à l’étranger (un enjeu de souveraineté), la réduction des coûts de transfert, le renforcement de la lutte contre la fraude et la fluidité des échanges, y compris hors ligne grâce à des technologies adaptées actuellement en phase de test.

Une révolution silencieuse en perspective

Il est important de noter que l’e-CFA, même si elle se veut innovante, restera ancrée dans la zone CFA et sa parité avec l’euro. Cette double nature soulève des questions sur l’autonomie monétaire de la région dans un contexte où plusieurs pays africains cherchent à redéfinir leurs relations financières avec l’ancienne puissance coloniale.

L’e-CFA ouest-africain pourrait donc, si le projet arrive à son terme, représenter une révolution financière silencieuse pour l’Afrique de l’Ouest. Son succès dépendra de l’adoption par les populations, de la fiabilité de l’infrastructure technologique mise en place, et de la capacité de la BCEAO à concilier innovation numérique et stabilité monétaire.

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Franck Biyidi est diplômé de l'IRIC (Institut des Relations Internationales du Cameroun) je suis spécialiste des relations internationales au sein de la Francophonie et de l'Union Africaine et de tout ce qui touche la diplomatie en Afrique francophone
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