La trace lumineuse de Guy-André Kieffer


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Nous devons retrouver la trace du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, disparu il y a deux ans en Côte d’Ivoire dans des circonstances qui n’ont jamais été élucidées!

Nous sommes le dimanche 16 avril 2006, Place de la Nation, à Paris. Quelques dizaines de personnes se sont donné rendez-vous là pour une manifestation symbolique. Elles réclament que la France et la Côte d’Ivoire se donnent enfin les moyens de retrouver la trace du journaliste Guy-André Kieffer, disparu il y a deux ans à Abidjan.

« Prenez un détective privé! »

Les enquêtes ouvertes s’enlisent, en France et en Côte d’Ivoire, dans une sorte de fatalisme détestable : comme s’il était acceptable, somme toute, sur la terre africaine, qu’un journaliste indépendant puisse être enlevé, et probablement assassiné, sans que justice puisse être faite. Haussements d’épaules des responsables politiques, conseil donné à sa famille par le Quai d’Orsay : « prenez un détective privé! » Quelle absurde et lamentable démission!

Dans quel monde vivons-nous? En quel temps vivons-nous? Cet enlèvement et cette disparition seraient inacceptables, quelle qu’en ait été la victime! Ils sont d’autant plus graves qu’ils ont frappé un homme qui a dévoué toute sa vie à cette vocation : le journalisme, parce qu’il avait chevillé au corps la conviction de faire oeuvre utile, à la fois pour le peuple ivoirien et pour le peuple français, en recherchant toujours la vérité. Pour la faire connaître, pour la faire partager, pour que l’opinion publique, éclairée et consciente, puisse faire les choix qui lui appartiennent en démocratie.

Deux ans déjà

Deux ans ont passé depuis sa disparition, restée inexpliquée. Les premières pistes suivies par la justice ont dû être abandonnées avant d’avoir livré leurs secrets… Car elles conduisaient trop près du Président ivoirien Laurent Gbagbo. Il faut aujourd’hui dire les choses sans ambage, comme elles peuvent être dites. Il est inacceptable, pour un pays comme la France, et pour l’honneur des Ivoiriens eux-mêmes, que certains citoyens se retrouvent au-dessus des lois, qu’ils bénéficient d’une impunité pour des actes criminels. Si proches fussent-ils des gouvernants.

A tous ceux qui étaient ce jour Place de la Nation, à Paris, pour se souvenir et pour témoigner, nous tenons à dire que nous gardons la mémoire de Guy-Anfré Kieffer et que nous sommes à leurs côtés pour exiger, comme il l’aurait fait lui-même, la vérité. La vérité, qu’aucune raison d’Etat ne peut faire taire.

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