La suspension de France 2 au Mali crée une zone de non-information


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Un récepteur de télévision
Un récepteur de télévision

Dans un monde où la libre circulation de l’information est cruciale pour la démocratie, l’ordonnance des autorités maliennes de suspendre la diffusion de France 2 souligne une fois de plus les défis posés par la censure gouvernementale dans les relations entre médias internationaux et régimes autoritaires.

Cette décision, justifiée par une prétendue « apologie du terrorisme » dans un reportage sur la situation sécuritaire au Mali, marque un nouvel épisode dans la série de tensions entre les médias et les pouvoirs en place, révélant les implications profondes pour la liberté de presse et l’information publique.

L’interdiction de France 2 pour une durée de 4 mois par le Mali, suite à un reportage jugé critique par les autorités locales, s’inscrit dans une longue tradition de mesures restrictives prises par les gouvernements contre les médias étrangers. L’accusation d' »apologie du terrorisme » et la mise en contraste des forces armées maliennes avec les groupes armés terroristes soulignent les tensions entre le nécessaire besoin de sécurité nationale, qui peut passer par l’obligation de ne pas divulguer certains éléments et le droit à l’information.

Une décision controversée

Dans le contexte actuel marqué par des tensions accrues entre les médias internationaux et les gouvernements, l’ordonnance de la junte militaire vise à suspendre la diffusion de France 2 pour une période de quatre mois. Cette décision intervient suite à un reportage de France 2 sur la situation sécuritaire au Mali, que les autorités ont interprété comme une « apologie du terrorisme », en mettant en contraste la puissance des groupes armés terroristes avec celle des forces armées maliennes. En outre, le reportage est accusé d’avoir tenté de justifier, a posteriori, la présence de la force française Barkhane, retirée en 2022 après une détérioration notable des relations franco-maliennes, exacerbée par les coups d’État militaires de 2020 et 2021. Ce retrait s’inscrit dans un contexte de réorientation militaire et politique du Mali vers la Russie.

Silence sur les ondes

La suspension de France 2 ainsi que les précédentes suspensions de France 24 et RFI, en 2022 par Bamako, témoignent d’une escalade dans la répression de la liberté de la presse au Mali. Ce phénomène s’inscrit dans une tendance plus large observée dans la région du Sahel, de plus en plus qualifiée de « zone de non-information », selon un rapport de 2023 de Reporters sans frontières.

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