La sculpture en héritage


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Entre le père, précurseur de la sculpture contemporaine zimbabwéenne et son fils qui marche dans ses pas, un point commun : l’utilisation de la pierre serpentine, ancestrale et métamorphique. A découvrir à Paris jusqu’au 15 juin.

Tel père, tel fils. Un adage qui pourrait accompagner l’exposition  » Nicholas et Anderson Mukomberanwa. Deux générations de sculpteurs au Zimbabwe  » qui se tient jusqu’au 15 juin prochain à Paris. Le hall d’entrée de la Maison des Sciences de l’Homme a été pris d’assaut par les sculptures de Nicholas (le père) et d’Anderson (le fils). Derrière la verrière de l’Institut, les poissons rouges tournent en rond dans leur bac sous l’oeil hagard d’oiseaux magiques. Une statue au regard hypnotique vous scrute du jardin, dans lequel sont disséminées une dizaine d’oeuvres.

Né en 1940, Nicholas est l’un des artistes contemporains zimbabwéens les plus connus – et reconnus. Ses oeuvres sont passées par Paris, New-York et Venise. Il intègre en 1962 l’atelier que Franck Mc Ewen – ami de Picasso et d’Henry Moore – vient de créer au sein de la National Gallery d’Harare. L’originalité de cet atelier semi-clandestin : le retour à la culture ancestrale du Zimbabwe, censurée par le régime colonial.

Pierre serpentine

Nicholas grave alors son indépendance et sa liberté dans la pierre serpentine. Une pierre que l’on trouve en abondance dans le pays mais qui n’est plus travaillée depuis des centaines d’années. Les formes rondes et polies le disputent aux angles et à la géométrie. Les thèmes de la mythologie shona affleurent :  » Waterspirit  » (l’esprit des eaux) côtoie  » N’anga  » (le guérisseur).

Son fils sculpte aussi la serpentine. Il se joue de la matière : les parties sombres et polies (des visages, des mains, des pieds) surgissent d’un ensemble clair et rugueux. Anderson passe du lyrisme le plus absolu ( » Woman in the wind « ) à l’humour le plus brut avec la série  » Ibis « .

D’autres sculpteurs de la deuxième génération sont aussi exposés : Collen Madamombe et ses drôles de bonnes femmes en jupons, Fanizani Akuda, Zachariah Njobo et leurs compères. La relève est assurée.

 » Nicholas et Anderson Mukomberanwa. Deux générations de sculpteurs au Zimbabwe « . Du 4 mai au 15 juin 2001. Maison des Sciences de l’Homme. 54, boulevard Raspail, 75006 Paris.

Renseignements : Art-Z.

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