La presse marocaine solidaire avec le journal arabophone Al Massae


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Condamné cette semaine à une amende de 6 millions de dirhams, le quotidien d’information marocain en langue arabe, Al Massae, suscite un élan de solidarité parmi les médias marocains qui plaident pour la liberté d’expression.

Le sort du quotidien d’information marocain en langue arabe, Al Massae, que dirige Rachid Nini, condamné mardi à une amende de 6 millions de dirhams (545 000 euros) par la justice, suscite une vive inquiétude et préoccupation au sein de la famille médiatique du Royaume chérifien « harcèlement judicaire »

Quatre substituts du procureur du Roi près le tribunal de première instance de la ville de Ksar El Kebir avaient porté plainte, séparément, contre ce titre pour délit de diffamation et injures publiques. Ce quotidien a publié en novembre dernier un article citant le nom d’un substitut de procureur du roi dans une affaire de « perversion sexuelle » supposée.

Le directeur de publication de ce quotidien, Rachid Nini, 37 ans, s’indigne de cette condamnation tout comme le syndicat national de la presse marocaine (SNPM) qui proteste contre le verdict. « Le jugement entend mettre en faillite l’entreprise (…) et jeter ses salariés dans la rue », a écrit, jeudi, Khalil Hachimi Idrissi, directeur d’Aujourd’hui Le Maroc et président de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux.

« C’est notre droit de dire, au moins une fois, que nous avons peur et du présent et de l’avenir », a écrit le journal Assbahia le même jour. « Avec Al Massae et contre la peine capitale », a titré le journal socialiste Al Ittihad Al Ichtiraki, qui a exprimé sa solidarité en dépit de ses « nombreuses divergences » avec le journal condamné. Le journal islamiste Attajdid a dénoncé « des règlements de comptes avec toute la presse » et juge l’amende excessive « quelle que soit l’erreur commise ».

L’organisation Reporters sans Frontières (RSF) n’a pas été en reste, puisqu’elle a dénoncé la décision de justice en demandant le respect de la liberté d’expression et d’opinion. Les journalistes travaillant pour le compte du titre en question se sont dits aussi consternés par un tel verdict qui risque de porter un coup fatal à ce media de publication récente.

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