La présence française au Cameroun 1916-1959: Colonialisme ou Mission civilisatrice?


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presence francaise au Cameroun

De 1916 à 1959, la France a administré le Cameroun. Quelle a été la véritable portée de sa présence dans ce Territoire d’Afrique ? Colonialisme ou mission civilisatrice ? Tel est l’objet de cette thèse qui analyse la complexité de l’action française oscillant entre les idées généreuses de la République et l’obsession impériale.

Il en ressort que la résistance française au mouvement indépendantiste camerounais a exagérément occulté l’apport de la France à la construction d’un État moderne, en tout cas différent des sociétés politiques du « Cameroun précolonial ». Si, entre 1916 et 1946, les mesures ségrégationnistes ont sensiblement contredit la « mission civilisatrice » et nourri le «colonialisme», la permanence de l’idéologie impériale a durablement inscrit le Cameroun dans le sillage de la civilisation occidentale.

Quoique paternaliste, la France y a introduit ses principes et ses valeurs de droit. Près d’un demi-siècle après l’indépendance, le Code civil français demeure _ avec certaines influences de la Common law – la base du système judiciaire camerounais. Comme dans l’ensemble de l’Afrique postcoloniale, le Cameroun est resté assez largement défavorable à l’étude du droit traditionnel considéré comme un obstacle au progrès. L’hégémonie des droits européens prolonge, par conséquent, le processus d’acculturation amorcé depuis la période coloniale. Malheureusement, cela a l’inconvénient de rendre les Camerounais étrangers à eux-mêmes en occultant la richesse de leur altérité. À l’heure où le « Continent noir » peine à trouver sa place dans la mondialisation libérale, son défi est de bâtir sa propre voie en puisant dans son héritage traditionnel, mais aussi dans les apports de la « mission civilisatrice » qui s’y sont irrévocablement greffés et sont désormais siens. Ainsi remettra-t’il en marche l’horloge de son histoire et pourra-t-il redevenir l’instrument de son propre destin.

SOMMAIRE

PREMIÈRE PARTIE

L’AMORCE D’UNE POLITIQUE D’ASSIMILATION CONFRONTÉE AUX MESURES D’EXCEPTION DE L’ÉTAT COLONIAL (1916-1946)

CHAPITRE 1 – L’affermissement du pouvoir colonial pour une « plus grande France »

Section 1 : La souveraineté française étendue au Cameroun

Section 2 : L’aménagement en droit du travail et en droit pénal d’une législation d’exception au nom de la raison d’État

CHAPITRE 2 – La politique d’assimilation à l’épreuve des résistances
coutumières

Section 1 : Le réalisme mesuré de la puissance mandataire face aux coutumes locales de droit privé

Section 2 : L’irrésistible occidentalisation des mentalités indigènes

DEUXIÈME PARTIE

L’ACCÉLÉRATION DU PROCESSUS D’ASSIMILATION SUR FOND D’IDÉOLOGIE IMPÉRIALE (1946-1959)

CHAPITRE 3 – L’inflexion institutionnelle dans l’esprit de la République

Section 1 : L’évolution du statut personnel des indigènes vers la citoyenneté

Section 2 : Les progrès de la décentralisation en vue d’une meilleure participation indigène au Gouvernement local

CHAPITRE 4 – La persistance de l’idéologie impériale face à l’idée d’indépendance

Section 1 : L’aménagement d’une communauté de destin entre la France et le Cameroun dans le cadre de l’Union française

Section 2 : L’autonomie interne sous le contrôle régalien de la France »

Conclusion

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