La police kényane en Haïti : la peur pourrait bientôt changer de camp !


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Les gans dictent leur loi en Haïti
Les gans dictent leur loi en Haïti

Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné son feu vert à l’envoi en Haïti d’une mission multinationale. Menée par le Kenya, cette force va aider la police dépassée par les gangs qui dictent leur loi, dans un bain de sang.

Le Kenya décide de déployer 1 000 hommes

Cela faisait près d’un an que les autorités haïtiennes tiraient la sonnette d’alarme. Haïti faisait même peur à l’international. Il était question d’envoi d’une force multinationale pour sortir le pays de la terreur. Entre les vols, les viols, les immolations de personnes et les enlèvements contre rançon…, la réorganisation sécuritaire était devenue plus qu’une priorité dans le pays.

Seulement, convoquant les expériences passées, la communauté internationale ne voulait pas prendre de nouveaux risques d’envoyer une force sur place. Il aura fallu attendre fin juillet, pour que le Kenya décide de déployer 1 000 hommes dans le pays pauvre des Caraïbes. Mardi, le Président kényan, William Ruto, a réitéré cet engagement. « Nous ne devons pas laisser tomber le peuple haïtien », a déclaré le dirigeant.

Mission de soutien à la sécurité en Haïti

Une piqûre de rappel à la communauté internationale, et un nouvel appel à répondre à la requête du Premier ministre haïtien, Ariel Henry, et du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Depuis près d’un an, en effet, ces deux personnalités réclamaient l’envoi d’une mission de soutien à la police haïtienne. Décision qui est finalement tombée. La résolution a été adoptée par 13 voix pour et 2 abstentions (Chine, Russie).

Présent dans la salle du Conseil, Jean Victor Généus, ministre haïtien des Affaires étrangères, a salué le vote. Selon le diplomate, ce vote est une « lueur d’espoir pour le peuple qui subit, depuis trop longtemps, les conséquences d’une situation politique, socio-économique, sécuritaire et humanitaire difficile ». La résolution valide la création d’une « Mission multinationale de soutien à la sécurité ».

Des chances que la peur change de camp

La mission pourra « employer des mesures d’urgence temporaires et proportionnées sur une base exceptionnelle, notamment des arrestations, dans le respect du droit international. Les forces de défense et de sécurité kényanes, connues pour leur brutalité ne manqueront pas de faire parler d’eux en Haïti où la violence a été érigée en loi par les bandes armées. De fortes chances donc que la peur change de camp.

Mais d’ores et déjà, consciente de cet état de fait, Amnesty International Kenya a pondu un communiqué pour mettre en garde. « Les droits humains, la responsabilité, la sécurité et la dignité du peuple haïtien doivent rester au premier plan de cette mission » a insisté l’organisme.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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