La fintech kényane HoneyCoin mise sur les stablecoins pour transformer l’infrastructure financière en Afrique


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HoneyCoin team image
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Dans un secteur fintech africain en pleine effervescence, HoneyCoin se distingue par une approche audacieuse : révolutionner les paiements transfrontaliers grâce aux stablecoins. La startup kényane vient d’annoncer une levée de fonds de 4,9 millions de dollars, une opération qui pourrait bien redéfinir les standards de l’industrie des paiements sur le continent.

À seulement 19 ans, David Nandwa a créé HoneyCoin en pleine pandémie de COVID-19, devenant ainsi l’un des plus jeunes PDG de fintech africaines. Quatre ans plus tard, ce serial entrepreneur aux multiples succès s’est imposé comme une figure montante de l’écosystème blockchain africain.

« Notre mission est de construire le système d’exploitation de l’argent« , explique Nandwa, qui n’hésite pas à comparer son ambition à celle d’Apple dans l’informatique ou de Visa dans le commerce mondial. Une comparaison qui pourrait sembler présomptueuse, si elle n’était pas soutenue par des chiffres impressionnants.

Des performances qui interpellent les investisseurs

Depuis son lancement, HoneyCoin affiche une croissance remarquable : plus de 150 millions de dollars de volume de transactions mensuelles, 350 entreprises clientes et des centaines de milliers d’utilisateurs via son application Peer. La plateforme traite aujourd’hui des paiements pour des millions d’utilisateurs finaux répartis sur quatre continents.

Ces performances ont convaincu un panel d’investisseurs de premier plan. Flourish Ventures, qui avait déjà misé sur HoneyCoin en 2021, a mené ce tour de table aux côtés de Visa Ventures, TLcom Capital, Stellar Development Foundation et plusieurs autres fonds spécialisés.

Le secret de HoneyCoin réside dans sa capacité à fusionner les infrastructures financières traditionnelles avec la technologie blockchain. Cette approche hybride permet de résoudre un problème majeur des paiements transfrontaliers : la lenteur des transactions. Là où les systèmes classiques nécessitent 4 à 7 jours ouvrés pour les règlements internationaux, HoneyCoin promet des transactions instantanées ou le jour même grâce à son moteur de liquidité basé sur les stablecoins. Pour les entreprises africaines souvent pénalisées par les circuits bancaires traditionnels, cette innovation représente un avantage concurrentiel décisif.

Présente dans plus de 45 pays et certifiée PCI-DSS niveau 1, HoneyCoin opère déjà aux États-Unis, au Canada, en Europe et au Royaume-Uni, avec des partenariats stratégiques incluant MoneyGram, UBA Bank et Stripe.

Les stablecoins, nouveau standard des paiements émergents ?

« HoneyCoin répond aux défis concrets des paiements transfrontaliers et de l’accès aux services financiers en Afrique« , souligne Cuy Sheffield, responsable Crypto chez Visa. « C’est un excellent exemple de la manière dont les stablecoins peuvent offrir des solutions de paiement plus efficaces et plus inclusives sur les marchés émergents. »

Cette validation de Visa, géant mondial des paiements, témoigne de la maturité croissante des solutions basées sur les cryptomonnaies stables. Alors que les régulateurs du monde entier peinent encore à définir un cadre clair pour les actifs numériques, HoneyCoin mise sur la compliance pour rassurer les institutions.

Avec cette nouvelle injection de capitaux, HoneyCoin prévoit de renforcer son équipe, d’étendre ses capacités de licence et de conformité, et de continuer à développer sa suite de produits API-first. L’objectif : devenir l’infrastructure de référence pour les développeurs, les prestataires de services de paiement et les entreprises cherchant un accès conforme aux rails de règlement des stablecoins.

Dans un contexte où les paiements numériques explosent en Afrique, HoneyCoin semble bien positionnée pour capitaliser sur cette croissance. Reste à voir si la promesse d’un « système d’exploitation financier hybride » saura convaincre au-delà des early adopters et des investisseurs spécialisés.

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