La mention « a triché » du bac en Algérie


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Une mention bien étrange a fait son apparition lors des résultats du baccalauréat en Algérie. Les autorités algériennes ont créé la mention « a triché » au Bac à la suite de cas de fraudes durant l’épreuve de philosophie.

Lors des résultats du baccalauréat en Algérie, les candidats ont découvert une nouveauté : la mention « a triché ». Cette dernière a été mise en place à la suite de débordements et de cas de fraudes durant l’épreuve de philosophie au baccalauréat. Le ministre de l’Education nationale a décidé de sanctionner ces actes en inscrivant la mention « a triché » sur les résultats mais aussi en supprimant la note de philosophie.

L’épreuve de philosophie qui s’est déroulée début juin, avait été marquée par des débordements. Et pour cause, les élèves, après avoir pris connaissance des sujets de philosophie dont les thèmes à traiter ne figuraient pas au programme, se sont révoltés. En effet, ils ont menacé des surveillants à l’arme blanche et cassé des chaises. Beaucoup d’élèves ont saisi l’opportunité de ce désordre pour tricher. Les autorités algériennes font état de 3 000 cas de tricherie. Face à cette situation, les autorités ont dû prendre des mesures contre les présumés tricheurs. L’Office national des examens et concours dit envisager des sanctions qui peuvent aller jusqu’à cinq ans d’interdiction de passer les examens.

Manifestation des candidats tricheurs

Les candidats au baccalauréat, recalés pour avoir triché, ont manifesté ce mardi à la place Audin (centre-ville d’Alger). Ces candidats sont issus du lycée Okba Ibn Nafaa à Bab El Oued, où des manifestations avaient déjà eu lieu pour protester contre le sujet de philosophie de la branche littéraire. Certains manifestants déplorent l’injustice des sanctions. Ainsi, Mehdia, candidate recalée, accompagnée de sa mère, estime que « ce n’est pas tout le monde qui était en train de tricher ». Elle craint pour son avenir si elle est interdite d’examen. Elle accuse par ailleurs les enseignants qui, selon elle, ont favorisé les élèves à tricher et devraient subir les mêmes sanctions qu’eux.

Certains candidats tricheurs auraient déposé un recours. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal, sur ordre du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a sommé le ministre de l’Education nationale d’alléger les sanctions à l’encontre des élèves. Le ministère de l’Education nationale, dans un communiqué publié ce jeudi a annoncé que les sanctions à l’encontre de ces élèves seraient revues au cas par cas.

Les dossiers scolaires des élèves seraient alors étudiés par une commission ministérielle qui vient d’être mise en place. D’après une source proche du ministère de l’Education, un conseil de classe pourrait se mettre en place pour examiner les copies de chaque élève. Une décision qui n’est pas du goût des professionnels de l’éducation qui déplorent le manque de fermeté du gouvernement à l’égard de ces élèves tricheurs.

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