La maladie de Bouteflika hante les Algériens


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La société civile algérienne reste préoccupée par de multiples contradictions et défaillances ayant trait à la vacance du pouvoir provoquée par la maladie du Président Abdelaziz Bouteflika.

(De notre correspondant à Alger)

La société civile algérienne donne de la voix à propos de la vacance du pouvoir qui n’a que trop duré. En effet, depuis le retour de Bouteflika, un certain mardi 16 juillet 2013, de Paris où il était hospitalisé depuis le 27 avril dernier, suite à un AVC, les spéculations vont bon train quant à ses réelles aptitudes d’aller au bout de son mandat. Des informations relayées par la presse nationale et étrangère font mention de son embarquement à bord d’un fauteuil roulant. Ce qui explique que la convalescence sera prolongée en Algérie pendant des semaines, voire des mois encore.

« Ayant achevé la période de soins et de réadaptation fonctionnelle qu’il suivait en France, le président de la République a regagné Alger ce jour, mardi 16 juillet 2013, où il poursuivra une période de repos et de rééducation », pouvait-on lire dans communiqué rendu public par le Palais. Mais sans en préciser la durée. Voilà un autre élément qui crée le doute chez l’Algérien lambda. Celui-ci n’a jamais cessé de s’interroger sur la capacité du Président, encore visiblement affaibli, à diriger le pays.

« Ce n’est pas une honte de tomber malade. Le Président Bouteflika est un humain, donc sujet à des maladies diverses. Mais ce qui est honteux, est le black-out qui entoure cette maladie et qui prolonge le mal des Algériens qui se voient dans l’impossibilité d’accéder à l’information relative à la maladie du chef de l’Etat », note un sexagénaire retraité de son état.
L’affaiblissement du chef de l’Etat à sa descente d’avion est mémorable, ce qui fait dire à A. Amar, étudiant, que « le séjour de quelque 80 jours en France où il avait été hospitalisé à la suite d’un AVC, jette l’incertitude sur ses capacités d’aller au bout du mandat en cours ».

Nombreux sont également ceux qui se demandent pourquoi le Président ne prend pas la décision de se retirer et finir ses jours loin des problèmes générés par ses fonctions de chef d’Etat. Ceux qui demandaient, il y a quelques semaines seulement, l’application de l’article 88 de la Constitution, en invoquant l’incapacité de Bouteflika à gouverner, ont changé le fusil d’épaule. Ils se contentent maintenant de demander la transparence lors de la prochaine joute prévue en avril 2014.
L’amorce d’un processus de transition démocratique est ainsi devenue impérative dans ce pays où les exemples d’entorse aux lois de la République sont légion.
Le Président Bouteflika, 76 ans, au pouvoir depuis 1999, est pointé du doigt par les Algériens, puisque l’amendement de la Constitution qui limitait à deux les mandats présidentiels a suscité déjà le mécontentement de nombre de partis.

La prolongation du doute et l’incertitude, issues logiques d’une absence de jalons démocratiques, alarment plus d’un, soulevant plus que jamais le doute sur la capacité de Bouteflika de recouvrer sa santé d’antan. Les Algériens qui ont pu constater qu’il est malade et diminué continuent de s’interroger sur les noms des personnages qui prendront en main les destinées d’un pays au bord de l’implosion.

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