La Grande Mosquée de Djenné : Joyau de l’architecture de terre au Mali


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La Grande mosquée de Djenné, patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1988 Photo MINUSMA Marco Dormino
La Grande mosquée de Djenné, patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1988 Photo MINUSMA Marco Dormino

La Grande Mosquée de Djenné, au Mali, est un exemple remarquable de l’architecture subsaharienne. Ainsi, elle est souvent considérée comme l’un des plus beaux et des plus distinctifs exemples de l’architecture en terre crue. Construite initialement au 13e siècle, puis reconstruite plusieurs fois, la dernière en 1907, cette mosquée est le cœur spirituel et culturel de la ville. La Grande Mosquée de Djenné a été désignée patrimoine mondial de l’UNESCO, soulignant son importance culturelle et historique mondiale.

Un chef-d’œuvre de l’architecture soudano-sahélienne

Nichée au cœur de la ville historique de Djenné, dans le centre du Mali, la Grande Mosquée se dresse fièrement comme un témoignage vivant de l’ingéniosité architecturale africaine. Construite entièrement en banco, un mélange de boue et de paille, cet édifice est considéré comme l’un des plus grands et des plus beaux exemples de l’architecture en terre crue au monde. La mosquée actuelle a été érigée en 1907, succédant à plusieurs édifices précédents qui occupaient le même site, depuis le 13ème siècle. Ses murs massifs en banco captent l’essence du climat et des matériaux locaux. La structure est célèbre pour ses tours coniques ornées de poutres en bois saillantes appelées torons, qui servent de décoration mais aussi d’échafaudages pour les réparations annuelles de la mosquée.

Un monument historique et spirituel

La Grande Mosquée de Djenné n’est pas seulement remarquable pour son architecture. Elle est aussi un centre spirituel important pour les habitants de Djenné et un lieu de pèlerinage pour les musulmans de la région. Avec ses murs massifs et ses tours caractéristiques surmontées d’œufs d’autruche, la mosquée symbolise la foi et la détermination des communautés qui l’ont construite et maintenue au fil des siècles.

La construction de la mosquée utilise des techniques traditionnelles transmises de génération en génération. Le banco est appliqué à la main et nécessite un entretien régulier, particulièrement juste avant la saison des pluies. Ce rituel d’entretien annuel, connu sous le nom de « crépissage », est une tradition qui rassemble l’ensemble de la communauté dans un effort collectif pour préserver leur monument emblématique.

La Mosquée et la communauté : un lien indéfectible

Le crépissage de la Grande Mosquée est plus qu’une nécessité architecturale; c’est un événement culturel qui renforce les liens communautaires et transmet les traditions et les compétences aux jeunes générations. Ce processus implique non seulement la réparation et le rajeunissement de la structure de la mosquée, mais également la célébration de l’identité et de la cohésion de la communauté de Djenné.

Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, en 1988, la Grande Mosquée de Djenné fait face à de multiples défis, notamment les effets du changement climatique, l’érosion et les tensions régionales qui menacent sa préservation. Les efforts internationaux et locaux se multiplient pour assurer sa protection et sa survie pour les générations futures. En effet, la Grande Mosquée de Djenné est bien plus qu’un édifice religieux; elle est le cœur battant de Djenné, un symbole de l’unité communautaire et un chef-d’œuvre de l’architecture africaine. Sa préservation est essentielle, non seulement en tant que monument historique, mais aussi comme source d’inspiration pour la solidarité et la résilience face aux défis du futur.

Masque Africamaat
Kofi Ndale, un nom qui évoque la richesse des traditions africaines. Spécialiste de l'histoire et l'économie de l'Afrique sub-saharienne
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