La Foire internationale du livre retrouve le chemin d’Alger


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Drapeau de l'Algérie
Drapeau de l'Algérie

Après quatorze ans d’absence, la sixième Foire internationale du livre revient en force à Alger. Fenêtre ouverte sur les éditeurs étrangers, la manifestation met aussi en lumière les dysfonctionnements de l’édition algérienne.

Après quatorze ans d’absence sur le sol algérien, la Foire internationale du livre a élu domicile au Palais des expositions des Pins-Maritimes à Alger. L’inauguration a eu lieu lundi en présence du président Bouteflika qui « a mis en exergue l’importance que revêt l’événement après tant d’années d’absence où le livre, cet apport civilisationnel, a considérablement fait défaut », rapporte le journal Le Soir d’Algérie.

Parmi les invités de marque, les écrivains algériens de langue française, qui ont ouvert la rentrée littéraire à Paris, sont à l’honneur : Boualem Sansal avec « L’enfant fou de l’arbre creux » chez Gallimard, et Anouar Benmalek avec « L’enfant du peuple ancien » aux Editions Pauvert. Le quotidien algérien Liberté constate quant à lui la présence un peu trop visible de maisons d’édition orientales à influence islamiste, ce que le journal appelle « le livre subversif ». Des mémoires de Khomeyni, au livre « outrageusement misogyne » d’une maison égyptienne intitulé « Les femmes vouées à l’enfer », le journaliste observe amèrement que « l’islamisme triomphaliste en Algérie a encore de beaux jours devant lui ».

L’édition algérienne en pleine traversée du désert

Mais le livre sous toutes ses formes sera dignement fêté lors de conférences, de soirées poétiques et d’ateliers, et des remises pouvant aller jusqu’à 30% permettront de mettre les ouvrages à la portée de lecteurs plus nombreux. Plus de 350 éditeurs de 15 pays se sont donnés rendez-vous à Alger. 40 éditeurs algériens seront présents. Une façon de rappeler que l’édition algérienne n’est pas morte, mais que tout reste à faire dans ce secteur mis à mal par des conditions économiques désastreuses.

Le quotidien El Watan rappelle à ce propos « la volonté de l’Etat de se décharger du secteur de l’édition jugé improductif, qui n’a pas laissé place à une alternative pour la politique du livre. » Aujourd’hui l’édition algérienne est très lourdement taxée, le réseau des libraires s’est rétréci et grande est la proportion d’écrivains qui éditent leurs livres à compte d’auteur, sans passer par des maisons d’édition. Avec la présence de la Foire, le livre algérien voit peut-être le bout du tunnel.

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