La Chine promet de transférer son savoir technologique aux Africains


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Drapeau de la Chine
Drapeau de la Chine

La Chine veut accompagner davantage les pays africains. C’est l’objectif du plan d’action 2010-2012 dévoilé lors de la 4e conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) à Charm el-Cheikh, en Egypte, qui s’est achevée lundi. Il fait de l’agriculture, du réchauffement climatique et du commerce extérieur des priorités.

« L’Afrique abrite un septième de la population mondiale et compte plus de pays en voie de développement qu’aucun autre continent. Le développement de l’Afrique est indispensable à celui de l’économie mondiale », a déclaré Wen Jiabao, le Premier ministre chinois à la 4e conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) qui s’est déroulée du 8 et 9 novembre à Charm el-Cheikh, en Egypte. Et en tant qu’ « ami », a assuré Wen Jiabao, la Chine « comprend les difficultés et les défis auxquels sont confrontés l’Afrique ». Afin de renforcer un partenariat « gagnant-gagnant » avec les pays africains, le responsable chinois a annoncé, dans le cadre d’un plan d’action 2010-2012, la mise à disposition d’une enveloppe de 10 milliards de dollars sous forme de prêts à taux préférentiel, de même qu’une série de mesures relatives à la lutte contre le réchauffement climatique, l’amélioration de la productivité dans l’agriculture et l’accès au marché chinois des produits africains.

L’Etat chinois compte octroyer 10 milliards de dollars de crédits bonifiés aux pays africains et annuler les dettes des Etats les plus endettés et les moins avancés. La Chine mettra également en place un fonds d’un milliard de dollars consacré au développement des PME africaines.

Toujours sur le plan économique, la Chine veut contribuer à l’accroissement de la productivité de l’agriculture africaine pour lutter contre l’insécurité alimentaire. La Chine consent ainsi à un transfert de technologie en envoyant chaque année, pendant trois ans, 50 équipes scientifiques chinoises en Afrique et en formant 2 000 professionnels agricoles africains. Dans la même optique, le nombre de centres-pilotes de technologie agricole doublera sur le continent : il devrait passer de 10 à 20.

10 milliards de dollars et du transfert de technologie

Autre engagement majeur : la lutte contre le réchauffement climatique. La Chine entend assister les pays africains dans le développement de la surveillance météorologique par satellite et de nouvelles sources d’énergie. L’Etat chinois promet ainsi de conduire 100 projets énergiquement propres. Il développera aussi un partenariat scientifique avec le continent africain : 100 chercheurs africains seront invités à conduire leurs recherches en Chine pour ensuite transmettre leur savoir dans leurs pays respectifs.

Une révolution est aussi attendue en matière de commerce extérieur où l’Empire du Milieu importe principalement des matières premières d’Afrique et exporte des marchandises. Durant les trois prochaines années, les Chinois comptent faciliter l’accès des biens et services africains à leur marché et 95% des produits des pays les moins avancés bénéficieront d’un tarif douanier à taux 0. Courant 2010, 60% de produits devraient être déjà concernés.

Selon le Premier ministre chinois, l’année dernière le volume des échanges commerciaux entre l’Afrique et la Chine a dépassé plus de 100 milliards de dollars et 53 pays africains entretiennent désormais des relations commerciales avec son pays. Près de 1 600 entreprises opèrent en Chine, ce qui représente 7,8 milliards de dollars d’investissements directs.

En Egypte, la Chine a consolidé avec les pays africains une relation, que d’aucuns, comme le journaliste sénégalais Adama Gaye, qui a publié en 2006 Chine-Afrique : Le dragon et l’autruche, analyse avec circonspection. « Toute excitée qu’elle puisse être à l’idée de découvrir un nouveau partenaire étranger, rapportait la semaine dernière l’Agence de presse sénégalaise, l’Afrique se doit de vérifier les intentions que cache l’offensive de charme chinoise pour ne pas être, in fine, le dindon de la farce.»

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