La Centrafrique négocie l’allégement de sa dette en plein Banguigate


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Drapeau de Centrafrique
Drapeau de Centrafrique

Une affaire de détournement de fonds embarrasse la gouvernement centrafricain. Alors que la France en tentant d’imposer à Malabo, un dispositif drastique de suppression de la dette, ne cache plus sa méfiance envers les élites des pays de la zone CFA.

Incapable d’organiser les élections municipales faute de sous, Bangui est en outre éclaboussé par une affaire de transfert illicite d’argent sur les comptes des Etats d’Afrique centrale [BEAC).

Au lendemain de la révocation, le 3 avril, du directeur national de la BEAC pour la Centrafrique, Jonas Yologaza, Alain Yabouet-Bazoly, directeur de cabinet du Premier ministre centrafricain, s’est empressé de démentir toute implication de son gouvernement, se bornant à déclarer qu’il s’agissait  » d’un dossier interne à la BEAC  » et déplorant la  » naïveté  » des  » responsables de la banques centrales mis en cause dans cette affaire « .

Depuis plusieurs semaines, la presse Centrafricaine fait état d’un transfert de 325 milliards de francs CFA ( 3, 25 millions de FF) sur les comptes de la BEAC à Bangui, destinés à aider le gouvernement centrafricain. La direction centrale basée à Yaoundé (Cameroun ) s’est refusée à commenter sa décision.

Contrat de confiance.

Cette affaire intervient alors que la Centrafrique s’enfonce dans une crise financière sans précédents et que la question de la suppression de la dette publique française fait l’objet, à Malabo (Guinée Equatoriale), d’âpres négociations entre les quinze pays de la zone Franc et l’ancienne puissance coloniale.

Le secrétaire d’Etat français au commerce extérieur, François Huwart, a sermonné mardi 4 avril, les quinze pays africains de la zone franc pour leur gestion économique et leurs relations avec les institutions économiques internationales.

Le représentant de la France aux côtés du ministre de la coopération, Charles Josselin, a par ailleurs mis en cause les pays  » dans lesquels les politiques économiques et financières avaient connu des dérives sérieuses « . Une façon de poser le cadre d’un dispositif, avec pour principe, la haute main sur les modalités d’application. En clair : oui, à  » un contrat de confiance pour le désendettement « . Non, à une suppression pure et simple de la créance.

La France a donc proposé la formule suivante à ses débiteurs : les pays endettés poursuivraient leurs remboursements qui leur seraient reversés sous formes de dons pour des projets de lutte contre la pauvreté élaborés ensembles.

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