La bonne gouvernance : le premier défi de Boni Yayi


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La première visite officielle du Président béninois Thomas Boni Yayi en France s’est déroulée du 28 au 30 juin dernier à Paris. L’occasion pour l’homme d’Etat de rappeler, devant la presse qu’il a rencontrée vendredi au Centre d’accueil de la presse étrangère, son engagement en faveur de la bonne gouvernance. ¤

Le peuple béninois a dit « oui à une démocratie qui rime avec développement ». C’est dans ces termes que Thomas Boni Yayi, le nouveau chef de l’Etat béninois, élu le 23 mars dernier, a interprété le choix porté sur sa personne par les Béninois face à la presse étrangère réunie au Centre d’accueil de la presse étrangère, vendredi dernier, à Paris. Une rencontre qui a eu lieu dans le cadre de sa première visite officielle en France, du 28 au 30 juin derniers. La bonne gouvernance, tout comme la croissance, figure en tête des priorités de Boni Yayi. Son gouvernement s’est ainsi engagé « à respecter une charte de dix valeurs » dont la première est la « primauté de l’intérêt général ». Si la croissance de l’économie béninoise passe par la lutte contre la corruption, elle passe également par la relève du secteur cotonnier, actuellement en grande difficulté. L’effondrement des cours du coton est une menace pour l’économie béninoise dont il représente la première source de revenus.

Bonne gouvernance et croissance : les ambitions de Thomas Boni Yayi pour le Bénin

« Il y a quelques années, le Bénin faisait partie des tous premiers producteurs de coton. Aujourd’hui, nous avons besoin d’améliorer notre performance. Nous ne pouvons travailler à l’éradication de la pauvreté dans notre pays tout en laissant la filière cotonnière disparaître. Ce serait antinomique tant il est vrai qu’environ deux Béninois sur trois vivent de cette filière de manière directe ou indirecte », a affirmé le Président béninois. Pour ce faire, l’Etat béninois a encouragé les agriculteurs à « reprendre le chemin du coton », a indiqué Thomas Boni Yayi. Nous avons convenu de doubler la performance actuelle de moins de 200 000 tonnes à près de 500 000 tonnes ». Une organisation plus rationnelle de la filière cotonnière est nécessaire afin que les agriculteurs ne soient pas les victimes des intermédiaires impliqués dans la chaîne allant de l’importation et la distribution des intrants à l’achat du coton. Pour le Chef de l’Etat béninois, il est hors de question que la culture du coton connaisse le même déclin que celle, il y a quelques années, du palmier à huile.

Le Bénin est par conséquent engagé dans une série de réformes et, dans cette perspective,il s’est assuré le soutien de la France. Jacques Chirac, lors de sa rencontre avec son homologue béninois, a réaffirmé que son pays resterait « un partenaire privilégié » du Bénin. Pour preuve, le triplement de l’aide budgétaire exceptionnelle de la France qui s’élève, pour 2006, à 4,5 milliards d’euros. Une aide octroyée pour récompenser la stabilité politique que connaît ce pays d’Afrique de l’Ouest qui, selon son Président, « veut maintenant être utile » sur le plan diplomatique à la sous-région. La contribution d’un pays qui fait, depuis plus de quinze ans, l’expérience d’une démocratie à toute épreuve ne serait en effet pas négligeable pour la résolution des conflits dans cette partie du continent.

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