La BOAD appuie le Burkina Faso pour la transformation sur place du coton


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Ibrahim Traoré, président de la Transition du Burkina Faso
Ibrahim Traoré, président de la Transition du Burkina Faso

Le Burkina Faso vient de décrocher d’importants crédits de la BOAD pour soutenir la transformation sur place de sa production cotonnière.

Le gouvernement burkinabè s’oppose de plus en plus à l’exportation de matières premières qui ne crée pas de richesses, penchant pour une transformation sur place de ces matières premières. Dans ce sens, il a réussi à décrocher un soutien substantiel de la BOAD à travers l’obtention de deux prêts d’un montant total de 29 milliards de F CFA de l’institution ouest-africaine. D’abord, un premier prêt de 15 milliards de F CFA servira à acheter et à transformer 427 500 tonnes de coton graine en coton fibrecoton graine en coton fibre. Le deuxième prêt, d’un montant de 14 milliards de F CFA, permettra à la Société d’exploitation des phosphates du Burkina (SEPB) de renforcer ses capacités logistiques et de se procurer les matières premières en vue de la production d’engrais minéraux à la portée des petits producteurs burkinabè.

Une aubaine pour la société « TEX FORCES-BF »

Ces prêts obtenus par le Burkina Faso sonnent comme une véritable aubaine pour la société Textile des Forces armées du Burkina Faso (TEX FORCES-BF) créée par le Conseil des ministres du mercredi dernier. En effet, cette nouvelle société d’économie mixte à participation majoritaire de l’État s’est vue attribuer la mission de confectionner et de commercialiser des tenues professionnelles au profit des corps militaires, paramilitaires et même des civils.

La création de cette société est l’aboutissement d’une démarche enclenchée depuis le 7 février 2024 où le projet de décret de création a été pour la première fois examiné en Conseil des ministres. TEX FORCES-BF s’inscrit dans la logique révolutionnaire promue par Thomas Sankara qui a réussi à instaurer la transformation locale du coton burkinabè en tenues portées non seulement par les civils (le cas de la tenue que les Burkinabè avaient fini par appeler « Sankara arrive »), mais également en uniformes militaires. Des tenues dont le PF – Président du Faso – se plaisait bien à vanter la qualité devant ses homologues africains.

Cet acte que vient de poser le régime burkinabè entre dans la droite ligne de sa politique de réduction de la dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur dans certains domaines en vue du renforcement de sa souveraineté. Dans ces conditions, ces prêts accordés par la BOAD ne pouvaient pas mieux tomber.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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