La Belgique restitue une relique de Patrice Lumumba à sa famille


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Patrice Lumumba
Patrice Lumumba

Ce lundi 20 juin 2022, une cérémonie officielle verra la remise d’une relique de Patrice Lumumba, à sa famille. Avant cette restitution, les enfants du père de l’indépendance congolaise seront reçus par le roi des Belges, de retour d’un voyage d’une semaine en RDC.

Les Congolais ont longtemps cru qu’il ne restait rien de Patrice Emery Lumumba, assassiné le 17 janvier 1961 dans le Katanga, avec deux de ses ministres et compagnons de lutte : Joseph Okito et Maurice Mpolo. Pourtant, le commissaire belge Gerard Soete, qui avait été chargé de faire disparaitre le corps en le faisant dissoudre dans l’acide, deux jours après son assassinat, avait conservé avec lui une dent du défunt. « Comme chez nous, les Bantous, quand quelqu’un meurt loin de chez lui, et qu’on ne peut pas le ramener, on ramène au moins un peu de ses cheveux et ses ongles et on les enterre chez lui. (…) Donc, pour nous, c’est sa dépouille, et ça représente beaucoup pour nous« , explique Roland Lumumba, fils de Patrice Lumumba.

La cérémonie de ce jour se déroulera au Palais d’Egmont, en présence du Premier ministre belge, Alexander De Croo, ainsi que d’autres autorités officielles congolaises avant une seconde cérémonie à l’ambassade de RDC à Bruxelles. Puis, la dépouille partira vers la République Démocratique du Congo où elle sera présentée dans plusieurs régions du pays, à l’occasion de cérémonies d’hommage. Dernière étape, Kinshasa, pour être déposée dans un mausolée, le 29 juin prochain, veille de l’anniversaire des 60 ans de l’indépendance de la RDC.

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L’enquête sur l’assassinat de Lumumba est, elle, toujours en cours, plus de 20 ans après l’ouverture de la première commission parlementaire sur la question. La vérité apparait comme un faisceau complexe d’intérêts convergents, entre responsabilité des pays occidentaux et complicité de certains Congolais : « C’est un travail d’auditions, on se plonge dans les archives qui sont parfois inaccessibles, comme les archives de la CIA. Les archives de la défense belge. Celles de la Commission parlementaire… Et donc la juge estime que ces procès-verbaux, que ces auditions à huis-clos pourraient être intéressantes pour le dossier, pour la révélation de la vérité », explique le procureur fédéral, Frédéric Van Leeuw, en charge de l’enquête.

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