La Banque africaine de développement fête ses 40 ans


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La Banque africaine de développement (Bad) célèbre, du 9 et au 15 sepetembre, ses quarante ans d’existence. Bref retour sur le parcours du premier bailleur de fonds du développement africain avec Eric Chinje, responsable de la communication de l’institution.

La Banque africaine de développement (Bad) est né le 10 septembre 1964. C’est l’une des cinq principales banques multilatérales de développement dans le monde. L’institution a pour mission de mobiliser « des ressources pour le progrès économique et social de ses pays membres regionaux ». Cependant, c’est seulement en 1967 que l’institution octroie ses premiers prêts. Depuis 1977, la Bad, c’est aussi le Fonds africain de développement , qui selon la classification de l’institution financière, prête aux pays africains qui sont les moins riches. La Banque compte 77 membres internationaux dont 53 pays africains. La Bad est la première institution de financement du développement du continent africain. Le capital de la banque s’élève aujourd’hui à 21,5 milliards d’UC (panier de monnaies qui comprend le dollar américain, l’euro, la livre anglaise et le yen à hauteur respectivement de 40, 35, 12 et 13%).

Afrik.com : Quel bilan peut-on faire faire de votre institution après 40 ans d’existence ?

Eric Chinje :
Depuis que la Banque a démarré ses activités en 1967, elle a contribué au financement du développement en Afrique à hauteur de 42 milliards et a mobilisé à travers le co-financement près de 30 milliards de dollars américains. Ces sommes ont été investies dans environ 3 000 projets concernant 52 pays africains.

Afrik.com : Quelles sont, selon vous, les grandes réussites de la banque ?

Eric Chinje :
Vous savez, nous sommes dans le domaine du développement qui ne peut être mesuré en ces termes. Le développement est une œuvre de longue haleine. Pour évaluer le chemin parcouru, il faut plutôt imaginer les conséquences de l’inexistence de la Bad. Et prendre en considération celui réalisé par les banques sous-régionales de développement (comme la Banque Ouest-Africaine de Développement -BOAD, ndlr), grâce au financement qu’elles ont reçu de notre institution. Si on prend l’exemple d’un pays comme la Tunisie, les hôtels et les routes qui ont été construites l’ont été grâce aux lignes de crédit que nous avons accordées aux banques tunisiennes. Ce sont là quelques élements qui peuvent permettre de mesurer l’impact de la Bad sur le développement en Afrique. Notons par ailleurs, que la Bad est la seule organisation qui ait consacré jusqu’à 300 millions de dollars pour le développement des infrastructures dans le cadre du Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, ndlr).

Afrik.com : Quels sont les futurs grands chantiers de la Bad qui a décidé de faire du développement durable une priorité ?

Eric Chinje :
Dans les années à venir, la Banque soutiendra de plus en plus les projets relatifs à l’approvisionnement en eau et à l’assainissement en milieu rural. L’intégration régionale représente également une préoccupation majeure parce que la Bad a été créée pour soutenir et encourager l’Union africaine. Nous sommes également l’un des premiers partenaires du Nepad. Dans l’avenir, nous comptons aussi aider les pays dans des situations de conflit à renouer avec le monde de la finance internationale.

Afrik.com : Quelle est la place de la Bad dans le paysage financier international ?

Eric Chinje :
La Bad s’est vue décernée récemment les 3 A (une distinction décernée par des agences de notation aux institutions financières, ndlr). La banque est la seule institution financière africaine à jouir d’une telle distinction et l’une des rares sur le plan international. C’est dire combien son travail et sa compétence sont reconnus.

Afrik.com : Tunis reste un siège temporaire…

Eric Chinje :
Absolument, Tunis est une solution temporaire. Abidjan demeure le siège de notre organisation.

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