L’Union africaine contre la pauvreté


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Petit à petit, l’Union africaine devient le cadre d’une réflexion et d’une action politique à l’échelle du continent : c’est le cas les 8 et 9 septembre à Ouagadougou, avec la tenue d’un Sommet extraordinaire contre la pauvreté qui mobilise plus de vingt chefs d’Etat.

Depuis plusieurs années, le diagnostic du Programme des Nations Unies pour le Développement humain est clair : la pauvreté endémique qui frappe la plupart des pays d’Afrique constitue un frein direct à leur développement. La mise en route d’un cercle vertueux alliant hausse du niveau de vie et croissance économique tousse encore au démarrage, et malgré les effets de la croissance mondiale sur la demande en matières premières, pas seulement énergétiques, l’Afrique ne parvient pas à emprunter le chemin de l’expansion économique. Trois cent vingt millions de personnes vivent avec moins d’un dollar par jour en Afrique, et sur les 55 pays les plus pauvres du monde, 33 sont sur le continent.

Mais au-delà du constat, partagé, connu, souvent commenté, il faut désormais agir, de manière concertée, au niveau du continent. C’est ce que doit permettre la mise en place des institutions de l’Union africaine, c’est un des objectifs que s’est assigné Alpha Oumar Konaré, président de la commission de l’Union africaine, c’est ce qu’ont tenté, avec le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), les Présidents Thabo Mbeki (Afrique du Sud), Abdelaziz Bouteflika (Algérie), Abdoulaye Wade (Sénégal) ou encore Olusegun Obasanjo (Nigeria).

Favoriser l’emploi

Le Président burkinabé Blaise Compaoré rejoint cette préoccupation majeure pour l’Afrique en accueillant les 8 et 9 septembre 2004 à Ouagadougou un Sommet extraordinaire de l’Union africaine sur la « pauvreté ». Une pauvreté étudiée dans ses causes, en particulier le chômage, massif dans certains pays ou dans certaines régions, comme dans ses conséquences, dont l’émigration, en particulier vers l’Europe.

A la pauvreté, il ne s’agit pas de proposer des remèdes abstraits. Il faut s’y attaquer radicalement, indiquait le ministre burkinabé de l’Emploi Alain Ludovic Thou, par un « plan d’action » définissant « les investissements à réaliser, les lois à adopter pour favoriser l’emploi », tandis qu’un mécanisme de suivi des orientations retenues en commun sera mis en place. S’agirait-il, face à un problème de société largement partagé, d’une véritable mobilisation collective des pays africains, d’une première forme de « politique commune » pour accélérer le développement de l’Afrique et mieux répartir ses fruits ?

Indicateurs économiques encourageants

Cette mobilisation générale est en elle-même un événement : quand l’Afrique se regroupe pour affronter son avenir, elle est déjà plus forte. N’oublions pas que les premiers indicateurs, encore insuffisants, sont là : la croissance économique du continent est passée de 3,2% en 2002 à 4,2% en 2003. Et la demande croissante sur les matières premières peut être une chance inespérée, permettant de financer les conditions et les infrastructures du développement. La réflexion collective qui s’engage aujourd’hui vient à point nommé : c’est peut-être une bonne nouvelle pour les peuples.

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