L’UNESCO attristée par la mort de l’écrivain martiniquais Edouard Glissant


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La Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, a exprimé vendredi « sa profonde tristesse » à l’;annonce de la mort de l’écrivain, poète et essayiste martiniquais Edouard Glissant, décédé à Paris le 3 février à l’âge de 82 ans.

« C’est une figure majeure de la littérature antillaise qui vient de s’éteindre mais aussi un écrivain engagé, a déclaré la Directrice générale. L’œuvre foisonnante qu’il nous laisse est un hommage au métissage et au concept de créolisation qui lui était si cher. L’UNESCO s’enorgueillit de l’avoir compté parmi ses collaborateurs puisqu’il avait dirigé le Courrier de l’UNESCO de 1982 à 1988 ».

« Le métissage [dans la Caraïbe] n’est pas un consentement passif à des valeurs imposées », affirmait Edouard Glissant dans un article paru dans Le Courrier de l’UNESCO en 1981 sous le titre « La vocation de comprendre l’autre ». « La Caraïbe apparaît (?) comme un lieu exemplaire de la Relation, où des nations et des communautés, qui ont toutes leurs originalités, partagent cependant un même devenir », estimait-il. Il voyait le métissage non pas comme un simple mélange de cultures, mais comme une rencontre des différences.

Né en 1928 à Sainte-Marie (Martinique), élève du poète martiniquais Aimé Césaire au lycée Schoelcher de Fort-de-France, Edouard Glissant s’est engagé activement dans la lutte anticoloniale, manifestant notamment en faveur de l’indépendance algérienne. Depuis Un champ d’îles (1953), et La Terre inquiète (1954) jusqu’au long poème Les Indes (1956), son écriture se fait l’écho l’;oppression infligée au peuple antillais. Ses romans, comme La Lézarde (1958) ou Malemort (1975), évoquent également un peuple hanté par une histoire douloureuse et à la recherche de son identité.

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