L’UA justifie le maintien de Laurent Gbagbo


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Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Alpha Oumar Konaré, a justifié mercredi à Paris, le maintien du président ivoirien Laurent Gbagbo au pouvoir,
après l’expiration de son mandat le 30 octobre, par des
considérations « d’efficacité et de pragmatisme ».

« Nous perdrons beaucoup de temps en reprenant tout à zéro en Côte d’Ivoire. Le souci d’aller vite et de réussir le pari d’organiser des élections en une année nous a amené à maintenir le président Gbagbo au pouvoir. Il faut se garder de vouloir écarter Gbagbo par la force, car cela créerait d’autres rébellions », a-t-il expliqué.

S’exprimant lors d’une conférence de presse organisée en marge de sa visite de travail de 48 heures en France, M. Konaré a également précisé que le prochain gouvernement ivoirien respectera l’équilibre des forces décidé lors des négociations inter-ivoiriennes de Marcoussis.

« Nous invitons les acteurs de la vie politique ivoirienne à se mettre d’accord sur le choix d’un Premier ministre doté de réels pouvoirs. La composition du gouvernement sera celle décidée par les Ivoiriens à Marcoussis. Les ministres sortants qui se sont bien acquittés de leur travail pourront rester en place », a estimé le président de la Commission de l’UA.

Il a admis la réalité des risques de dérapage de la situation, annonçant la venue en Côte d’Ivoire dans les « tout prochains » jours des présidents nigérian Olusegun Obasanjo et sud-africain Thabo Mbeki.

« La décision du Conseil de paix et de sécurité de l’Union
africaine ne règle pas tout. La résolution des Nations unies non plus. C’est pourquoi, nous avons décidé que les présidents Obasanjo et Mbeki s’y rendent rapidement pour rencontrer la classe politique ivoirienne. Il s’agit pour les deux présidents de lever les derniers obstacles au démarrage de la transition d’un an », a souligné l’ancien chef de l’Etat malien.

« Nous prévoyons sur le plan militaire de renforcer les effectifs de l’Opération des Nations unies pour la Côte d’Ivoire (ONUCI). La France aussi pourrait renforcer ses moyens militaires pour accompagner nos efforts en vue d’une solution négociée », a-t-il poursuivi, appelant les acteurs ivoiriens à la responsabilité.

« Tous les efforts de paix ne porteront que si les Ivoiriens eux-mêmes témoignent de leur volonté de sortir leur pays de la crise. Il est indispensable que la confiance revienne entre eux, qu’ils fassent des concessions pour sortir la Côte d’Ivoire d’une crise qui affecte l’économie et la stabilité de toute l’Afrique de l’Ouest », a encore dit Alpha Oumar Konaré.

A trois jours de la fin du mandat du président Gbagbo, la
communauté internationale se mobilise pour éviter un embrasement de la Côte d’Ivoire.

Les craintes ont été confortées ces derniers jours par la
décision de l’opposition de ne plus reconnaître, après le 30 octobre, Laurent Gbagbo comme chef de l’Etat, en dépit d’une décision de l’UA entérinée par le Conseil de sécurité de l’ONU.

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