L’interminable couloir de la mort de Kamiti


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Drapeau du Kenya
Drapeau du Kenya

Aucune exécution n’a eu lieu depuis 1987. Mais en l’absence d’abolition de la peine de mort, 1 300 condamnés doutent encore de leur sort dans la prison de Nairobi, parfois depuis vingt ans.

C’est à une lente, très lente agonie morale et physique que sont voués les 1 300 condamnés à mort kényans qui peuplent les prisons du pays. A lui seul, le  » couloir de la mort  » de la prison dite de  » sécurité maximale  » de Kamiti – l’unique établissement équipé d’une potence – entasse 560 prisonniers ayant épuisé les voies de recours offertes par la justice kényanne.

Leur souffrance est multiple. A la surpopulation carcérale s’ajoute l’angoisse de ne pas connaître la décision du président Daniel Arap Moi quant à leur grâce éventuelle. Car bien que personne n’ait été pendu par la justice du Kenya depuis 1987, tout se passe comme si, pour chacun des condamnés, la dernière heure pouvait arriver à tout moment. Les détenus de prisons telles que Kodiaga, Naivasha, King’ong’o et Shimo La Tewa sont, peu à peu, transférés à Kamiti.

Appel à l’abolition

Là, ils sont d’abord installés dans le bloc A. Quelques mois ou quelques années après, on les transfère dans le bloc G, le plus proche de la potence. Cet ultime déménagement intervient après l’épuisement des possibilités de commutation de la peine ou bien d’acquittement. Ainsi, dans son simple mouvement bureaucratique, la justice est-elle amenée à torturer moralement les condamnés.

Pourquoi ne pas abolir un châtiment devenu inusité ? C’est la question que posait cette semaine l’avocat Mirugi Kariuki. Cité par le Daily Nation, le juriste a expliqué que dans la majorité des pays membres du Commonwealth, la peine de mort est appliquée dans un délai de six semaines au maximum après son ultime confirmation.

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