L’industrie textile du Continent profitera de la fin de l’AMF


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Globe terrestre
Globe terrestre représentant une partie de l'Afrique

L’Accord sur les textiles et les vêtements (ATV), prolongement de l’accord multifibre (AMF) constitue, au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) un moyen de protéger l’industrie textile des pays développés des importations plus compétitives en provenance des pays du tiers-monde. Son échéance en 2005 sera un tournant pour les pays africains exportateurs de textiles et de vêtements, comme l’Egypte et la Tunisie.

L’industrie textile africaine devrait, à l’instar du tiers monde dans son ensemble, profiter de l’ouverture du marché mondial textile, particulièrement celui des pays développés. Cette ouverture sera marquée par la fin des accords multifibres ou de l’accord multifibre (AMF) prévue pour 2005.

L’AMF a été signé en 1974 et s’est achevé dans sa forme initiale en 1994. Cette entente signée dans le cadre du GATT (Accord général sur les prix et les barrières tarifaires remplacé depuis par l’Organisation mondiale du commerce – OMC), est devenue l’accord sur les textiles et les vêtements (ATV) en 1994. L’ATV porte, à l’instar de l’AMF sur des restrictions bilatérales ou multilatérales des importations par les pays développés de textiles et de vêtements en provenance du tiers monde. Une entorse au libre – échange prôné par l’OMC. Cependant, il introduit une nouvelle donne, à savoir, ses mesures restrictives devront prendre fin d’ici 2005 et permettre une ouverture progressive des marchés protégés.

Le rapport de Libreville 2000, publié par le département textile de l’OMC en novembre 2000, indique que les exportations africaines de textile vers les pays développés, notamment le Japon, les Etats Unis, le Canada et l’Union Européenne, ont atteint en 1999, 913 millions de dollars et 7,9 milliards, en ce qui concerne les vêtements.

Des exportations limitées par des quotas

Ainsi une série de quotas ont été adoptés par le Canada, les Etats Unis, l’Union Européenne, la Norvège et le Japon. Les limitations concernent des produits répertoriés, sujets à libéralisation, dans une annexe de l’OMC. Les produits textiles figurant, sur cette liste, sont passés de 16 à 33% des importations totales des pays développés. A échéance 2002, ce niveau atteindra 51% et en 2005 le marché du textile mondial sera entièrement libéralisé.

Par exemple, le Canada a établi des contingentements en ce qui concerne les importations de pantalons provenant du Lesotho, les dessous et maillots d’hiver. Les Etats Unis, quant à eux, comptent 18 quotas à l’encontre de l’Egypte, 6 Pour Maurice et 2 pour le Kenya. Les pays les moins avancés (PMA) bénéficient déjà d’un libre accès au marché européen en ce qui concerne les textiles et les vêtements.

Selon un récent rapport de 1999 de l’OMC, la part des pays africains dans les importations textiles mondiales est de 7,7 % et est de loin la plus élevée au monde. On apprend dans ce même rapport que 21 % des produits africains exportés sont des vêtements, ce qui représente le double des autres acteurs mondiaux.

Un coton de qualité et des industries compétitives

Dans le n° 23 de Coton et Développement paru en 1997, on pouvait lire que « l’Afrique a évidemment vocation à développer son industrie textile basée sur la transformation du coton de qualité… » De même, le numéro d’août – septembre 2000 de Textiles Africains, indique que la Tunisie est le premier fournisseur de vêtements, de pantalons plus précisément, devant les pays africains et ceux du Moyen-Orient, sauf la Turquie, sur le marché mondial. Néanmoins elle vend peu en Amérique du Nord et au Japon.

La Tunisie est talonnée de près par l’Ile Maurice et le Maroc. L’Afrique du Sud et l’Egypte constituent, eux, les grandes pointures en ce qui concerne les textiles. La valeur des exportations de textiles sud – africains est passé de 167 millions de dollars, en 1990, à 225 millions en 1999.

 » La fin de l’ATV n’aura pas d’influence particulière sur le pays dans la mesure où l’Afrique du Sud dispose d’un accord de libre échange avec l’Union européenne (UE) et avec les Etats Unis dans le cadre de l’African Growth and Opportunities Act  » (la loi sur la croissance et les opportunités pour l’ Afrique), explique M. Brink, responsable de la fédération textile d’Afrique du Sud.

Ce pays est pourtant l’exception qui confirme la règle. Le rapport Libreville prévoit que les pays africains devraient continuer à bénéficier de leur avantage comparatif en matière de production de vêtements et de textiles de base. Dans ce mouvement l’UE sera un partenaire de choix. L’Europe importe 7 à 8 fois plus de produits africains que les Etats Unis. Et ce, bien que l’African Growth and Opportunities Act annonce une nouvelle ère pour les échanges commerciaux de l’Afrique avec le Nouveau Monde.

Selon M Fleming, économiste à la Fédération internationale des industries textiles (ITMF),  » la main d’oeuvre peu chère des pays africains contribuera au développement de leurs exportations textiles. Cependant l’Afrique doit produire des articles de qualité et répondre aux besoins de ses clients. La tendance à la privatisation dans la plupart des pays concernés constitue une bonne préparation pour les entreprises désirant entrer dans un régime de libre – échange « .

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