L’Ile Maurice ne veut plus payer pour les malades des autres


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Drapeau du l'Ile Maurice
Drapeau du l'Ile Maurice

L’Ile Maurice accueillait gratuitement des ressortissants étrangers dans ses hôpitaux publics. Désormais, ils devront payer.

L’Ile Maurice vient d’annoncer sa décision de ne plus prendre en charge les malades étrangers venant se faire soigner sur son sol. Le gouvernement mauricien rompt de ce fait l’accord sanitaire conclu avec les Comores il y a vingt ans, et qui offrait des soins gratuits pour les Comoriens dans les hôpitaux publics mauriciens.

L’Ambassade des Comores à Paris précise que l’île envoie régulièrement des malades se faire soigner à Maurice, ainsi qu’à Madagascar ou en France, mais Maurice reste la destination la moins coûteuse. Au ministère comorien de la Santé, on fait état d’une centaine de personnes qui partent chaque année trouver des soins médicaux qui n’existent pas sur l’île des Comores.

En effet, nous explique un employé du ministère de la Santé des Comores : « Ce n’est un secret pour personne, nous n’avons pas d’équipement sophistiqué qui nous permette de soigner les grands malades, alors que Maurice est à la pointe en matière de développement médical ».

Ce même employé raconte qu’après l’envoi d’un malade comorien à Maurice le 28 juin dernier, son ministère a reçu deux jours plus tard une note faisant état de la décision du gouvernement mauricien, et se terminant ainsi : « Veuillez informer l’intéressé – le malade – qu’il devra payer son traitement ». Un traitement qui se montait alors à 30 000 roupies mauriciennes : le réveil a dû être dur pour « l’intéressé ».

Médecine dure

A l’Ambassade des Comores à Paris, on évoque une raison politique à une telle décision, et l’on peut lire sur l’Agence Pana : « Certains Comoriens voient dans la décision du gouvernement mauricien un acte de représailles politiques contre le pouvoir militaire, l’Ile Maurice n’ayant jamais caché son hostilité à l’égard du pouvoir issu du coup d’état du 30 avril 1999 ».

Nous n’en saurons malheureusement pas plus de la part des autorités mauriciennes. Pourtant, l’employé du ministère comorien de la Santé reste confiant : « Nous misons sur une renégociation qui est en cours actuellement avec l’Ile Maurice. Je pense que nous pouvons nous comprendre ».

Il paraît effectivement urgent et nécessaire pour l’île des Comores de conserver un statut spécial pour ses malades, car seuls les Comoriens aisés pourront à l’avenir payer les frais médicaux que représentent certains cas d’insuffisance rénale, de neurologie ou de traumatismes crâniens, pour ne citer qu’eux.

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